Deux extraits du « petit historique » de ce groupe.
Travaillant sur la mise à jour de ce document, je tombe sur deux lignes qui posent des interrogations. On y parle de terrains d’aviation, à savoir Sommesous et Mardyck, à des moments précis.
1er extrait :
« … 15 novembre 1939 : Le reste du groupe quitte Sommesous et rejoint Mardyck à travers les grains. Depuis le 11 novembre, l’ordre de mouvement a été donné ! … Heureusement qu’il ne s’est rien passé de grave et que cette alerte n’a pas eu de suites immédiates. Le 1er C.A. est rattaché à la 7ème Armée (Général Giraud).
Sur le terrain de Mardyck, l’Escadrille de la Marine équipée de ? (∗) pour la protection des convois. Il y a aussi des Bloch 220 d’Air France réquisitionnés pour le transport de troupes. Le G.A.O. est cantonné à Petite-Synthe.
17 novembre : Installation. Aménagement du Car de Renseignements. Pas de cartes du Nord. On travaille sur cartes Michelin. Arrivée du Lieutenant De Pontac (Cavalier) spécialiste distingué pour le genre de missions prévues.
Les routes aux abords de la frontière sont encombrées de véhicules de troupes, autobus, autocars etc… ».
(∗) Première réponse par une photo : Image venant de la collection de l’Adjudant Jacques Hageman prise à Mardyck et montrant les avions Chance-Vought 156F de l’Escadrille AB1. L’avion au second plan est le n°5. Notez que les avions sont équipés d’une bombe sous chaque voilure.
Seconde image : le Bloch 220 n°9 d’Air France F-AOHI réquisitionné par l’Armée de l’Air.
Merci au Trait d’Union de nous avoir autorisé à présenter cette photo parue dans le TU n°29 de mai 1973.
(Collection J. Cuny)
Troisième interrogation : l’Escadrille AB1 que tout le monde ne connaît pas forcément ?
Le fonds de l’ARDHAN (∗∗) est très riche et plus particulièrement la volumineuse documentation que Lucien Morareau a constituée.
(∗∗) ARDHAN : Association pour la Recherche de Documentation sur l’Histoire de l’Aéronautique Navale.
Escadrille AB1
«À la déclaration de guerre, l’EMGM prend la décision de débarquer [1] les escadrilles du porte-avions Béarn et de les affecter à terre. Basée tout d’abord à Lanvéoc, l’AB1 commence, dès le 5 septembre, à échanger ses vieux Levasseur PL.7 contre des Vought 156F dont la Marine a commandé 40 exemplaires aux États-Unis [2]. L’escadrille est sous les ordres du LV Mesny et elle reste organiquement rattachée à la F1A (appellation officielle de la flottille du Béarn).
A la fin du mois de septembre, le rééquipement est terminé et, dans l’ensemble, s’est très bien passé. Bien que pour beaucoup d’entre eux, le Vought soit le premier appareil à ailes basses qu’ils ont eu l’occasion de piloter, les équipages sont satisfaits. L’avion est sans vice et offre des performances nettement supérieures à celles des Levasseur.
Le mois d’octobre est surtout consacré à des entraînements aux bombardements en piqué et semi piqué (60°), au montage et au réglage des différents équipements de bord de construction française.
Le 21 novembre, l’AB1 quitte Lanvéoc pour Querqueville où le séjour va être de courte durée car, dès le 15 décembre, les Vought rejoignent Boulogne-Alprech, qui sera dorénavant leur base opérationnelle.
Les conditions météorologiques exécrables des mois de décembre, janvier et février vont considérablement ralentir les opérations. Cependant, malgré le mauvais temps, les Vought effectuent de nombreuses patrouilles anti-sous-marins en mer du Nord. Au mois d’avril, l’EMGM décide de qualifier les Vought aux appontages réels à la mer [3].
Le 22 mars, l’AB1 est rejointe à Boulogne par sa consœur l’AB3, qui doit la remplacer pendant son absence. Le 27, elle rejoint Lanvéoc où doivent se dérouler les entraînements préparatoires aux appontages réels. Le 22 avril, ceux-ci étant terminés, les Vought s’envolent pour Hyères pour y rejoindre le Béarn. Les premiers accrochages se déroulent à partir du 1er mai, mais dix jours plus tard, l’annonce de l’offensive allemande et de la destruction totale des appareils de l’AB3 à Boulogne bouleversent les plans. Rappelée en hâte dans le nord, l’AB1 décolle le 13 d’Hyères et, après une brève escale à Orly, rejoint sa base d’Alprech.
Le 16, le LV Mesny emmène neuf Vought bombarder un pont de chemin de fer sur le canal de Beveland au sud des Pays-Bas. La mission est un succès et tous les appareils rentrent à Boulogne. Le lendemain ont lieu deux nouvelles sorties, l’une à deux appareils sur une batterie d’artillerie dans l’île de Walcheren, l’autre à dix appareils sur la chaussée qui relie Beveland à Walcheren. Tous les Vought rentrent sans dommage sauf celui du Mt Claude, qui se perd dans la nuit et capote en atterrissant sur une plage près d’Isigny en Normandie.
Le 20 mai, une mission de bombardement du pont routier sur le canal de la Sambre à l’Oise, près d’Origny-Sainte-Benoîte, est demandée par l’état-major. Les onze Vought disponibles décollent au début de la soirée et se dirigent vers l’aérodrome de Berck, où ils doivent être rejoints par une section de Loire-Nieuport des AB2 et AB4 à laquelle le même objectif a été assigné. Les LN sont en retard et n’ont pas encore pris l’air. Sans les attendre, Mesny met le cap sur Saint-Quentin où l’AB1 doit être rejointe par une escorte de chasseurs de la RAF. Mais les Britanniques ne sont pas au rendez-vous et c’est au contraire une formation de Messerschmitt Bf 109 qui accueille les marins. En quelques minutes la formation est disloquée et cinq Vought sont abattus [4]. Les survivants regagnent individuellement Boulogne sans avoir pu attaquer le pont.
Le lendemain (21 mai), l’AB1 évacue Boulogne pour Mardyck. A la mise en route, le Vought n° 15 (AB1.8) est incendié par le déclenchement accidentel d’une fusée de signalisation à l’intérieur du fuselage. Le 22, les survivants mènent une attaque sur une concentration de blindés au sud-est de Boulogne et se posent ensuite à Querqueville. Le 23, quatre appareils bombardent le fort de la Crèche au nord de Boulogne et vont atterrir à Deauville où l’AB1.9 se met en pylône au roulage. Les trois survivants regagnent Querqueville le lendemain.
Le 1er juin, cinq Vought décollent pour Tangmere en Angleterre d’où ils repartent pour bombarder une batterie d’artillerie lourde à Bergues au sud de Dunkerque et rentrent ensuite à Querqueville. Le 4, le LV Mesny effectue un vol de liaison vers l’aérodrome de Maupertus, sur lequel il se pose en oubliant de sortir son train, c’est la fin de l’AB1.1 (Vought n° 1). Le 9 juin, cinq appareils attaquent une colonne motorisée près de Rouen ; au retour, l’AB1.6 du SM Buhot-Launay et de l’observateur EV1 Dubessey de Contenson est abattu par un chasseur allemand en maraude. Buhot-Launay parvient à se poser sur le ventre sur la rive gauche de la Seine et l’équipage rejoint Cherbourg quelques heures plus tard.
Le 10 juin, trois appareils attaquent un pont de bateaux sur la Seine, près d’Elbeuf. Le 17, quatre Vought bombardent de nuit un convoi routier près de Coutances. C’est la dernière mission de la campagne. Le lendemain, l’escadrille, ou tout du moins ce qu’il en reste, évacue Querqueville et rejoint Hourtin après une escale à Lanvéoc. L’entrée en vigueur de l’armistice et l’interdiction des vols qui l’accompagne est fixée au 25 juin à 0 heure, aussi, dans la journée du 24, Mesny tente de rejoindre le Midi avec ses trois équipiers. Mais le temps est tellement mauvais que seuls le commandant et le SM Lucas y parviennent et se posent à Saint-Laurent-de-la-Salanque. Les deux autres pilotes sont contraints de faire demi-tour et d’abandonner leurs appareils sur le terrain d’Hourtin-Louley.
Appareils en service : Chance-Vought 156F n° 1, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16.
Citations obtenues par l’AB1 :
– Citation à l’ordre de l’Armée de Mer – ordre n° 1175 FMF.3 du 21 mai 1940.
– Citation à l’ordre de l’Armée de Mer – ordre n° 1197 FMF.3 du 23 mai 1940.»
Réciprocité : l’ARDHAN a une preuve écrite d’un passage à Mardyck d’au moins deux avions de l’AB1 le 15 novembre 1939 et, de notre côté, nous (2A), avons appris que certains Vought sont repassés à Mardyck le 21 mai 1940. Merci à Lucien Morareau pour ce texte précieux.
Mais ce n’est pas tout car, dans la documentation de l’ARDHAN, il y a aussi le descriptif de l’avion « Chance Vought 156F ». Ces précisions émanent aussi de Lucien Morareau :
Vought V-156-F
Le prototype de ce biplace embarqué de bombardement en piqué effectua son premier vol aux Etats-Unis en 1936. Doté des derniers perfectionnements techniques de l’époque (atterrisseur escamotable, volets d’intrados, hélice à pas variable, etc.), il fut commandé en série par l’US Navy en 1938 sous l’appellation SB2U. En 1939, la Marine française passa commande de quarante exemplaires d’une version d’exportation baptisée 156F (F pour France). Ces machines différaient des versions d’origine américaine sur les points suivants :
- Mitrailleuses Darne de 7,5 mm à la place des Browning 7,62 mm d’origine,
- Équipements de TSF et instruments français,
- Remplacement du collimateur télescopique extérieur par un équipement interne français OPL 38,
- Montage de freins de piqué sur les extrados des ailes, ce dispositif n’ayant pas été adopté par l’US Navy,
- Suppression du lance-bombes de fuselage à fourche d’évitement dont les autorités américaines avaient refusé la vente : il devait être remplacé par un système équivalent développé en France par les établissements Alkan.
Les Vought commencèrent à arriver en France en 1939. La première unité à être transformée sur l’appareil américain fut l’escadrille AB1 du porte-avions Béarn. Son réarmement terminé, elle fut mise en place à Boulogne-Alprech d’où elle effectua pendant l’hiver 1939-1940, de nombreuses patrouilles anti-sous-marines en mer du Nord. Au début de 1940, une seconde escadrille, l’AB3, fut constituée et, son entraînement terminé, rejoignit l’AB1 à Boulogne.
Lors de l’offensive allemande du 10 mai 1940, l’AB1 était à Hyères où ses pilotes se qualifiaient aux appontages sur le Béarn. Au cours de l’attaque du terrain d’Alprech par la Luftwaffe, l’AB3 eut tous ses appareils détruits dans l’incendie du hangar qui les abritait. Ses équipages furent immédiatement dirigés sur Lanvéoc-Poulmic pour y percevoir de nouveaux Vought. L’AB1, revenue d’Hyères, effectua quelques missions de bombardement sur les Pays-Bas et la Belgique, qui se déroulèrent sans perte. Le 20 mai, onze Vought décollèrent pour attaquer un pont routier à Origny-Sainte-Benoîte dans l’Aisne. Prise à partie sur le trajet par des chasseurs ennemis, l’AB1 perdit la moitié de ses appareils. Evacuée sur Querqueville, puis sur Hyères, elle fut rejointe au début du mois de juin par l’AB3 qui avait terminé son rééquipement. Le 12 juin, le terrain de Cuers-Pierrefeu sur lequel cette dernière était basée, subit une attaque de la part de l’Aviation italienne. Un Vought fut abattu et son équipage tué, et six autres furent détruits au sol.
Malgré la brièveté des combats de mai et juin 1940, les deux unités de Vought subirent de très lourdes pertes tant en personnel qu’en matériel. Après la signature de l’armistice et lorsque les deux escadrilles furent dissoutes, il ne restait que sept appareils en ligne sur les quarante perçus à l’origine. Une commande additionnelle de cinquante exemplaires fut passée en mai 1940 et elle devait être livrée début 1941. Elle ne put, pour des raisons évidentes être honorée et les machines construites furent achetées par la Grande-Bretagne et livrées à la Fleet Air Arm.
Nombre d’exemplaires utilisés : 40
Unités utilisatrices : Escadrilles AB1/1AB et AB3/3AB
Période d’utilisation : de 1939 à 1940
Caractéristiques générales :
- Type : Avion, monoplan, monomoteur, biplace embarqué de bombardement en piqué
- Motorisation : 1 x Pratt & Whitney R-1535 tractif de 825 cv
- Longueur : 10,33 mètres
- Envergure : 2,80 mètres
- Surface portante : 28,33 m²
- Hauteur : 4,32 mètres
- Poids à vide : 2 555 kg
- Poids en charge : 4 275 kg
- Vitesse maximum : 390 km/h
- Plafond pratique : 8 400 mètres
- Distance franchissable : 1 800 km
- Equipage : 2 hommes
- Armement : 1 mitrailleuse Darne de 7,5 mm dans chacune des ailes (les témoignages d’anciens pilotes laissent à penser que sur certains appareils, à l’AB3 notamment, seule celle de l’aile droite était montée). Une arme identique sur affût mobile servie en défense par le deuxième membre d’équipage au poste arrière. Trois points d’attache, un sous chaque aile et un sous le fuselage, permettaient l’emport d’un chargement varié de bombes d’un maximum de 450 kg. Les appareils français ne reçurent que très tard le lance-bombes à fourche d’évitement du fuselage et participèrent aux combats de mai et juin 1940, qu’avec leurs seuls équipements d’aile.
Insigne GAO 501.
Les mois ont passé, nous arrivons à cette période cruciale.
2ème extrait :
«… Nous apprenons les premiers résultats du bombardement de cette nuit. Tous les terrains de la région ont été bombardés : CALAIS, BOULOGNE, St.OMER, St.INGLEVERT ont été attaqués… Il y a beaucoup d’avions détruits ou endommagés. C’est la tactique de POLOGNE qui recommence, seul notre terrain n’a pas été bombardé. Est-ce en raison de la dispersion des avions ? Ce qui n’aurait donné que de piètres résultats.
11 Mai : La liaison à ANVERS nous apprend que ce secteur est assez animé.
Grosse activité au Groupe de Chasse. Ils ont abattu de nombreux avions allemands, mais ils subissent aussi des pertes sévères (8 avions indisponibles). Les pilotes parlent d’une grande supériorité numérique adverse, au moins 4 contre 1… Le Commandant HERTAUX commandant le Groupe et un Sergent sont tués. 2 autres pilotes sont blessés.
12 mai : La situation générale dans le secteur de la 7ème Armée n’est guère brillante. Les Hollandais ne tiennent pas. Les Allemands ont franchi le Canal Albert à MAESTRICHT et prennent les Belges à revers. Les Belges reculent. On dirait qu’ils ne veulent pas se battre chez eux. La situation de la D.L.M. et de la 25ème D.I.M. devient critique.
13 mai : Les opérations de guerre commencent pour le G.A.O. Il n’y a que 4 POTEZ 63/11 disponibles. L’équipage WICCAERT-COQUETON-LEIGNAC ne revient pas. (Nous apprendrons en septembre seulement que l’avion a été attaqué par 9 chasseurs et qu’après un combat de près d’un quart d’heure, il a été abattu à ORSCHOTT près d’EINDHOVEN en HOLLANDE. Nos trois camarades ont été tués.
L’équipage ALEXANDRE-DEMAY & … ? (∗∗∗) a été attaqué en HOLLANDE. Ils ont pu s’en tirer grâce au plafond nuageux. Mauvais début pour le Groupe. Quand nous quittons le terrain après avoir attendu vainement l’équipage WICCAERT-COQUETON-LEIGNAC, nous sommes tous bien tristes…
14 mai : Le matin reconnaissance équipage GARDEUR-DUFOUR-LEGRAND sur le front de la 25ème D.I.M. Protection par une patrouille triple de CURTISS. Pas d’incidents à signaler. 13h30 Mission équipage LEFEBVRE-BOURDON-DARDAINE. Rechercher troupes amies région ROSENDAEL, BERGEN op ZOOM WOENSDRECHT. Jet de message lesté à BERGEN op ZOOM WOENSDRECHT portant un ordre du Général SCIARD à des unités privées de liaisons. Protection d’une patrouille triple de CURTISS. Mission exécutée. L’avion a été touché par la FLAK, obus, balles… Il semble bien que les Allemands occupent maintenant la région présumée tenue par nous. Renseignement confirmé dans la soirée.
Carnet de vol.
(∗∗∗) Après avoir recherché dans le carnet de notes du Lieutenant Observateur Alexandre, on retrouve bien le nom du pilote Demay mais pas celui du mitrailleur. En page suivante, l’extrait des carnets de notes du Lieutenant Alexandre (pages correspondant à la date du 13 mai 1940). Bien longtemps après, je remercie de nouveau sa fille Jacqueline Alexandre pour le prêt de tous ces carnets de notes si précis; en effet, c’est la vie de ce lieutenant détaché du 1er RAC (Régiment d’Artillerie Coloniale) comme observateur au G.A.O. 501.
Ci-dessous, retranscription texte carnet de notes du Lieutenant Alexandre :
Mission : Reconnaître des chars ennemis au sud de Bréda.
Le Cdt David songe à me donner en plus une grande reconnaissance, mais il abandonne son idée.
Décollage 16h26.
Arrivée Anvers 16h55.
Reconnaissance, en-dessous des nuages, de la région. Tout paraît désertique ; la Hollande est verte, plate, marécageuse. Observé 20 chars, un village bombardé ; quand nous passons au-dessus des villages, des gens se précipitent dans les maisons. Boches ou civils hollandais ?
17h15 environ. Attaque par l’arrière : ce sont les boches ! Pour ma première mission ! Demay pique plein tube et nous nous dégageons au raz des peupliers ; les vaches sont affolées dans les prés. Nous remontons un peu ; je rédige le message lesté que je dois lancer sur Anvers.
17h20 Attention, les revoilà ! (Tir) du pilote, puis du mitrailleur. Grosse émotion ; je crois le pilote touché. Mais non, nous dégageons dans les nuages.
Mais où sommes-nous ? Cap à l’ouest, puis au sud ; nous traversons des bras de mer d’une dizaine de kilomètres ; nous avons dû remonter jusqu’au Rhin et à la Meuse. Je continue cap à l’ouest et, enfin (!) la côte belge est à droite. A Brugge, la DCA nous sonne ; on s’en fout !
Atterrissage Dunkerque à 18h15.
Compte-rendu.
Comme vous le remarquerez, on ne trouve pas dans ce document le nom du mitrailleur. J’ai pensé qu’il était intéressant de montrer un extrait des 50 pages pour l’année 1939 et un autre des 80 pour l’année suivante. Je signale aussi que la mission du 13 mai est la « première mission de Guerre » de ce groupe. Dans la documentation abondante que j’ai récoltée durant les années 1980, j’ai retrouvé les photos des lieutenants Alexandre et Demay.
Moissac – juillet 1940 : Le sous-lieutenant Demay, pilote, le lieutenant Alexandre, observateur et l’adjudant-chef Declercq, mitrailleur.
(Collection ONERA-Lille – De-Tayrac).
Historique GAO 501.
Pour terminer cette recherche, je voulais dire qu’en fait le nom du mitrailleur était mentionné dans deux publications. C’était le Sergent Levaillant, mitrailleur sur Potez 63-11 au G.A.O. 501. J’ai certainement sa photo mais tous les personnages ne sont pas identifiés.
Les publications où était mentionné ledit personnage sont la revue ICARE n°59 de 1971 et le magazine 39-45 n°26 de 1988.
L’article d’Icare – pages 134 à 161 – est en fait le reflet de l’Historique Officiel. Celui-ci avait été édité après-guerre sous forme d’un fascicule imprimé par un ancien du G.A.O. 501.
ICARE n°59
[1] Il faut dans ce contexte, lire le verbe « débarquer » au sens Marine du terme. Il signifie que les escadrilles (équipage et matériels) ne font plus partie administrativement de la dotation du bord et reçoivent d’autres affectations.
[2] Une seconde commande pour un nombre similaire d’exemplaires avait été placée en 1940. Les événements n’en permirent pas la livraison et les appareils furent remis à la FAA (Fleet Air Arm, aéronautique navale britannique).
[3] Cette décision de l’EMGM nous amène la même réflexion que pour la 2S3 (voir plus haut). Pourquoi un tel entraînement alors qu’il avait été décidé de ne plus utiliser le Béarn comme bâtiment opérationnel.
[4] AB1.2 : SM Lecoanet et Hirtz, prisonniers, AB1.4 : EV1 Feltz et SM Nélias, tués, AB1.5 : Mt Even, posé en campagne, SM Walger, éjecté par les manœuvres violentes de son pilote et sauvé par son parachute, parviennent à rejoindre les lignes amies, AB1.7 : LV Martin et SM Jeandron tués, AB1.11 : LV Léveillé blessé et SM Lafon, mitraillé et tué au sol par un chasseur ennemi.
Jean-Luc Charles (2A)
–oOo–
Stèle à la mémoire de EV1 Feltz et SM Nélias de AB1.4, commune de Croix-Moligneaux (Somme), abattus lors de la mission du 20 mai 1940
(Coll Laurent Bailleul)
Extrait de l’article « À la Recherche des Disparus » de Germaine L’Herbier-Montagnon, Revue ICARE N° 127 de 1988 consacré aux IPSA (Infirmières Pilotes Secouristes de l’Air) (pp. 49 à 60) :
« Recherches dans la Somme (pp. 52 – 53).
A la suite de mes annonces dans le « Progrès », le Maire de Croix Moligneaux, M. Pointier, m’écrivit pour me signaler un avion abattu le 20 mai, et deux corps carbonisés inhumés dans l’église. « L’un portait un bridge en or blanc comportant une molaire, une prémolaire et une canine. L’autre avait une chevalière en or gravée G.F. ; tous deux avaient des boutons portant l’ancre marine sur les débris de leurs uniformes ». C’était donc encore un équipage de l’aéronautique navale comme celui d’Urvillers (Aisne). J’étais en correspondance avec M. Feltz qui recherchait son fils, l’Enseigne de Vaisseau de 1ère Classe Georges Feltz, pilote de l’escadrille AB 1 – 4, une des escadrilles qui le 20 mai avaient accompli une mission de destruction du pont du canal de Sambre à Oise à Origny-Sainte Benoîte – mission au cours de laquelle cinq avions avaient été durement atteints, selon le rapport du Lieutenant de Vaisseau G. Mesny, ex-commandant de l’escadrille AB 1, qui me fut envoyé.
De Feltz et de son second maître radio-navigant Nelias, on n’avait su jusqu’alors que le récit radio diffusé le 6 septembre 1940 par le mémorial de la France, qui avait lancé des appels pour retrouver les disparus.
En correspondant avec les familles Feltz et Nélias, qui identifièrent les objets recueillis, je pus mettre deux noms sur les tombes. Mais nous étions en mai 1941, près d’un an après le drame aérien de Croix Moligneaux ».