Un as bourguignon : Bernard Barny de Romanet (1894-1921)

Il y a un siècle, le 23 septembre 1921, disparaissait à Étampes l’aviateur Bernard Barny de Romanet, tué dans le crash de son appareil. Ce Bourguignon de souche, l’un des plus glorieux « héros de l’air » de la Première Guerre mondiale avec dix-huit victoires homologuées, était né vingt-sept ans plus tôt à Saint-Maurice-de-Satonnay, petit village du Haut-Mâconnais. Souvenir.

 

« Le bon élève en toutes matières, sur qui l’on peut compter. »

Bernard Henri Marie Léonard Barny de Romanet (1), deuxième enfant d’un couple qui en eut quatre (2), est né le 28 janvier 1894 au château de Satonnay, fils de Léonard Jean Michel, capitaine de réserve au 30e régiment de dragons, et de Marie Noémie Isabelle de Veyssières. Élève studieux, il étudie d’abord à Chalon-sur-Saône, au collège des Minimes (1905), puis dans un établissement réputé de Villefranche-sur-Saône (1907) : le collège de Mongré tenu par les Jésuites (3). Il y obtient en 1911 un baccalauréat littéraire, qui sera complété par un bac de mathématiques (4).

 

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Le château de Satonnay d’après une carte postale ancienne.

Le futur as de guerre y est né le 28 janvier 1894.

 

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Les armes de la famille Barny de Romanet.

 

D’abord as de guerre…

Devançant l’appel (5), le jeune bachelier opte pour un « engagement volontaire pour cinq ans », démarche effectuée en mairie de Mâcon le 9 décembre 1912. « Cheveux blonds, yeux marrons, front moyen, nez légèrement cave, visage ordinaire » indiquent les registres matricules militaires de l’époque, qui mentionnent une taille de 1,67 mètre. Il est cavalier au 16e régiment de chasseurs à cheval (Beaune) lorsque la guerre éclate (6). Son régiment, d’abord engagé dans le sud de l’Alsace, intervient ensuite entre Épinal et Lunéville, multipliant les patrouilles de harcèlement et de couverture. C’est à la tête d’une patrouille, non loin de Baccarat, que, le 20 août, le jeune sous-officier se distingue par son courage, ce qui lui vaut d’être cité à l’ordre du jour par le général commandant le VIIIe Corps : « Au combat de Mattexey, alors que son peloton était exposé à un feu nourri de l’infanterie ennemie, le maréchal des logis Bernard de Romanet n’a pas hésité à mettre pied à terre pour relever un de ses cavaliers blessé, et pour lui permettre ainsi de rejoindre son unité. ».

 

Après avoir aidé à dégager le secteur de Verdun, le 16e chasseurs à cheval quitte les Hauts-de-Meuse pour les plaines de l’Yser, où il s’enterre avant d’être bientôt dissous. N’aspirant pas à devenir fantassin, Bernard de Romanet répond alors à un appel à volontariat pour rejoindre l’aviation et entre ainsi dans l’observation, intégrant à l’été 1915 l’escadrille C.51 que commande le capitaine Alphonse Le Bihan. L’aéronautique le passionnait depuis qu’il avait assisté en avril 1912 à une exhibition effectuée au-dessus de Mâcon par le pilote Marius Lacrouze sur monoplan Deperdussin. Après avoir été observateur-photographe sur biplan Caudron G.3 et avoir activement pris part à la grande offensive de Champagne, Bernard de Romanet, qui ambitionne de devenir pilote, obtient d’entrer à l’école d’aviation de Pau (5 octobre) pour y effectuer un stage d’entraînement au pilotage ; il y effectue un premier « lâcher » le 14 décembre et obtient son brevet d’aviateur trois semaines plus tard, le 4 janvier 1916 (7).

 

En juillet 1916, il est engagé dans l’offensive franco-britannique lancée sur la Somme, théâtre sur lequel la C.51, désormais dotée de Caudron G.4, effectue nombre de vols de reconnaissance et de réglage des tirs de d’artillerie. Sa « valeur exceptionnelle », « son adresse, son audace et son dévouement » lui vaudront les galons d’adjudant (24 août) et d’être cité à l’ordre de la VIe Armée. Mais Bernard de Romanet entend s’adonner à la chasse, qui n’a cessé de se développer depuis le début de la guerre et qui connaît un développement foudroyant ; et, en février 1917, il est de retour dans les Basses-Pyrénées, cette fois pour y être formé au combat aérien. Une nouvelle escadrille l’attend, qu’il intègre dès fin mars : la N 37. C’est au sein de cette formation nouvellement équipée du remarquable chasseur biplan Spad S.VII que, le 3 mai 1917, sur le Chemin des Dames, au-dessus de Craonne, il remporte sa première victoire, fait d’armes par lequel, le 23 mai, il se voit attribuer la médaille militaire (8). Fin juillet, la SPA 37, escadrille appartenant au groupe de chasse n° 15, fait mouvement près de Bar-le-Duc pour combattre sur la rive gauche de la Meuse, sans que Bernard de Romanet, sous-lieutenant (9), n’y obtienne de succès homologués. Ce n’est que lors des offensives allemandes du printemps 1918, lancées entre l’Aisne et la Somme, que son tableau de chasse va s’étoffer et lui permettre d’accéder au rang d’as – sa cinquième victoire, indispensable pour accéder à ce titre, étant remportée le 29 juin. De fin mars à la mi-août, le jeune pilote, lieutenant à titre définitif depuis le 19 avril, descendra pas moins de huit appareils, ainsi qu’un ballon captif (drachen).

 

Estimé par sa hiérarchie, Bernard de Romanet se voit confier en août 1918 le commandement d’une unité devant être mise sur pied pour constituer la cinquième escadrille du prestigieux groupe de chasse n° 12 dit « des Cigognes » rassemblant l’élite de la chasse française. Ce sera la SPA 167, qu’il créera de toutes pièces et qui sera équipée de chasseurs Spad S.XIII ; l’insigne de cette unité – qui remportera d’ici à l’Armistice dix-sept victoires homologuées sans la moindre perte – sera une cigogne aux ailes relevées. Entre le 3 et le 29 octobre, l’aviateur remporte huit victoires supplémentaires, ce qui le hissera à la dix-septième place au classement général des as français de la Grande Guerre, avec un total de dix-huit victoires officielles (10). Alors que la Croix de chevalier de la Légion d’honneur vient d’être attribuée à l’as (11), une dernière palme lui est remise le 28 novembre, avec la citation suivante à l’ordre de la IXe Armée : « Chef d’escadrille plein d’allant, magnifique entraîneur d’hommes. A abattu deux avions ennemis les 10 et 14 octobre 1918 et un Fokker qui est tombé dans nos lignes le 18 octobre (douzième, treizième et quatorzième victoires). »

 

 

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La « cigogne de Romanet », insigne de la SPA 167 créée par l’as mâconnais, dont la définition héraldique est : « Cigogne passant au naturel, le vol haut, becquée et membrée de gueule ». Cent trois ans après sa création, cette escadrille existe toujours, au sein de l’escadron de chasse 2/4 « La Fayette » stationné sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier (volant sur chasseur Rafale).

 

 

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Le lieutenant Bernard de Romanet d’après le peintre et illustrateur Henri-Achille Zo (musée de l’Armée). Les trois médailles sont la Croix de chevalier de la Légion d’honneur, la médaille militaire et la Croix de guerre 1914-1918 (que l’as portait avec neuf palmes et trois étoiles de vermeil).

 

 

… puis recordman de vitesse

Quittant la SPA 167 le 1er mars 1919 – dans la foulée de la dissolution de son escadrille par le haut-commandement –, Bernard de Romanet sollicite une mise en congé de l’armée pour une période de deux ans. Un poste en vue lui est en effet proposé dans le secteur privé, plus particulièrement au sein de la firme aéronautique fondée par l’avionneur Louis Breguet, qu’il rejoint le 1er juin en tant que conseiller commercial. Cette fonction l’amènera à effectuer plusieurs déplacements en Espagne.

 

Mais c’est en tant que pilote de compétition que l’as s’illustrera après-guerre, d’abord chez Nieuport, société se spécialisant dans la vitesse et qui se cherche un aviateur expérimenté pour participer en octobre à une prestigieuse compétition aéronautique ayant débuté en 1912 mais interrompue par la guerre : la coupe Deutsch de la Meurthe. Bernard de Romanet ne remportera toutefois pas la compétition.

 

Les deux années suivantes, l’aviateur, qui a quitté la firme Nieuport pour entrer chez Blériot, est en compétition permanente avec le pilote Joseph Sadi-Lecointe, passé quant à lui… de Blériot à Nieuport. La presse spécialisée se délecte de cette compétition d’aviateurs et rend régulièrement compte de leurs exploits, l’un et l’autre se ravissant mutuellement le record du monde de vitesse, qui approche désormais les 300 kilomètres à l’heure. L’avion mis à la disposition de Romanet est le Spad S.XXbis, appareil dérivé du chasseur conçu par l’ingénieur André Herbemont dans les derniers mois de la guerre et livré trop tard pour prendre part aux combats. Biplan rapide et agile, le S.XX avait pu être adapté pour établir des records, en particulier grâce à un moteur Hispano-Suiza de 300 chevaux plus puissant et des ailes raccourcies (6,48 mètres d’envergure au lieu de 9,72 mètres).

 

Le 28 septembre 1920, Bernard de Romanet se hisse deuxième au classement de la coupe internationale Gordon-Bennett d’aviation de vitesse organisée à Étampes, à bord de son Spad S.XXbis-5, juste derrière Joseph Sadi-Lecointe. Mais il est ensuite deux fois recordman du monde de vitesse pure sur avion, une première fois le 9 octobre, lors du meeting de Buc (Seine-et-Oise), atteignant la vitesse de 292,682 kilomètres à l’heure (12), puis, une seconde fois, le 4 novembre, toujours à Buc, lors d’une nouvelle tentative de record qui voit son biplan atteindre 309,012 kilomètres à l’heure.

 

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Bernard de Romanet posant devant son biplan Spad S.XXbis lors du meeting de Buc (9 octobre 1920).

 

Cette course effrénée à la vitesse conduira l’aviateur à une fin tragique, alors qu’il se prépare à concourir à l’édition 1921 de la coupe Deutsch de la Meurthe, prévue pour le 1er octobre. Sept concurrents s’y sont inscrits, parmi lesquels cinq Français qu’on s’apprête à départager au cours d’éliminatoires (chaque pays ne pouvant présenter qu’un maximum de trois pilotes). Alors qu’il s’entraîne à Étampes-Villesauvage, aérodrome choisi pour être le lieu du départ de la compétition, Bernard de Romanet trouve la mort le 23 septembre, à bord d’un appareil spécialement développé par l’ingénieur belge Louis de Monge de Franeau pour prendre part à la compétition – la société Blériot ayant décidé, quelques mois plus tôt, de se retirer des compétitions de vitesse. Les circonstances de ce tragique accident ont été rapportées en ces termes par Jacques Mortane, journaliste spécialiste de l’aviation : « Bernard de Romanet venait de quitter le sol dans une atmosphère parfaitement calme. Le temps était splendide. Tous les autres pilotes étaient présents sur le terrain et vérifiaient leur appareil en vue d’effectuer à leur tour des essais préliminaires pour la coupe Deutsch. Ils cessèrent cet examen pour suivre l’envol. L’avion venait de franchir la route d’Étampes à Villesauvage et se trouvait à environ 60 mètres de la piste, dans la direction de Mondésir, lorsqu’il amorça un léger virage. Cette manœuvre était-elle volontaire ou non ? Romanet voulait sans doute gagner la piste dont il s’était légèrement écarté, et commencer un tour complet du circuit officiel. Toujours est-il qu’à ce moment, ceux qui suivaient l’appareil dans sa course virent un lambeau de toile flotter à l’une des ailes. La vitesse du vol aidant, la déchirure s’agrandit aussitôt, entraînant l’inévitable catastrophe, et l’avion déséquilibré s’écrasa en dehors du terrain, tombant dans un champ comme un aérolite, son moteur tournant à plein régime jusqu’à quelques mètres du sol. Enfermé dans sa carlingue, Bernard de Romanet fut retrouvé atrocement broyé par toutes les pièces qui l’entouraient. Sa montre-bracelet s’était arrêtée à 7 h 22… » Quelques jours plus tôt, l’as avait écrit à sa sœur Chantal, religieuse chez les Sœurs missionnaires de Notre-Dame d’Afrique : « Je vole toujours énormément, et j’ai pas mal de projets. La grande épreuve de vitesse de cette année se courra le 28 septembre (éliminatoire française) et le 1er octobre (course internationale). Je m’y prépare dès maintenant. J’ai essayé mon appareil qui est un engin complètement nouveau et je suis en train de le mettre au point. » Un télégramme laconique parviendra quelques jours plus tard en Algérie : « Bernard décédé accident. Prie pour lui. Maman. »

 

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Un appareil racé au profil futuriste : le Lumière de Monge, à bord duquel Bernard de Romanet trouva la mort (revue Les Ailes du 25 août 1921). Ce monoplace de course consistait en un monoplan de type « parasol ». Long de 7 mètres et ayant 8 mètres d’envergure, il pesait 960 kg, était construit en bois et disposait d’un revêtement entoilé.

 

La dépouille de l’aviateur sera exposée le 27 septembre en la chapelle de l’hôpital du Val-de-Grâce, où les plus hautes autorités de l’aviation – le général Dumesnil, directeur de l’Aéronautique militaire, le sous-secrétaire d’État à l’aéronautique et aux Transports aériens Laurent-Eynac – et ses compagnons d’armes – notamment l’as des as René Fonck, avec lequel de Romanet s’était lié d’amitié au sein des « Cigognes » mais aussi Charles Nungesser, Armand Pinsard, Robert Bajac… – lui rendront un dernier hommage. Le lendemain, après une cérémonie en l’église Saint-Pierre de Mâcon, le jeune aviateur de vingt-sept ans sera mis en terre au cimetière Saint-Brice.

 

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La tombe de Bernard Barny de Romanet, au cimetière Saint-Brice de Mâcon. L’as, mis en terre le 28 septembre, y retrouva son père, qui avait repris du service et fut ramené du front d’Alsace pour expirer à l’Hôtel-Dieu de Beaune le 16 février 1915, des suites d’une maladie contractée dans les tranchées. Deux palmes de bronze ornent la tombe, offertes à l’aviateur par ses compagnons de gloire et de dangers. Une plaque y rappelle « le sous-secrétaire d’État de l’Aéronautique et ses services ».

 

Le souvenir de l’as

Le 19 juillet 1927, en présence du ministre de l’Aéronautique Maurice Bokanowski et du général Antonin Brocard, un monument sera inauguré aux abords de l’aérogare du Bourget à la mémoire de l’aviateur, représenté par le sculpteur Maxime Real del Sarte en tenue de pilote surgissant d’un massif de lauriers. (13)

 

Son Mâconnais natal conserve le souvenir de l’as au travers d’une plaque avec médaillon qui a été dévoilée à Mâcon, rue Bernard de Romanet, le 25 avril 1982, en lien avec l’association nationale « Les Vieilles Tiges » fondée en 1920 par des pionniers de l’aviation. La plaque, dévoilée par Michel-Antoine Rognard, maire de Mâcon, et René Fisch, habitant de Crottet (Ain) qui fut pilote d’observation pendant la 1re Guerre mondiale, porte l’inscription : « Bernard Barny de Romanet, as de 1914-18, pilote d’essai, trois records mondiaux de vitesse, 1894-1921. » (14) Quarante ans plus tôt, en pleine Seconde Guerre mondiale, le nom de l’as avait été donné à l’une des rues de Mâcon (délibération en date du 10 mars 1943).

 

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La plaque avec médaillon dévoilée à Mâcon, rue Bernard de Romanet, le 25 avril 1982, en mémoire de l’aviateur.

 

Frédéric Lafarge

Ancien chargé des relations publiques et délégué au patrimoine historique de la base aérienne 112 « Commandant Marin la Meslée » de Reims (1999-2012) et de la base aérienne 102 « Capitaine Georges Guynemer » de Dijon (2012-2016). Membre association Anciens Aérodromes.

 

Notes explicatives :

(1) : Du nom de la terre de Romanet, près de Limoges. Les Barny de Romanet ont pour armes : « D’azur au chevron d’argent accompagné en chef de deux roses d’or, et en pointe d’un lion du même, armé et lampassé de gueules. »

(2) : Successivement : Marie-Louise (née en 1886 et décédée en 1969, seule survivante de cinq enfants nés avant Bernard), Bernard, Pierre (1895-1973) et Chantal (entrée en religion).

(3) : Établissement dont furent notamment élèves Pierre Teilhard de Chardin (de 1892 à 1897) et Antoine de Saint-Exupéry (à partir de 1915).

(4) : Baccalauréat pour lequel il étudiera les mathématiques élémentaires au lycée Lamartine de Mâcon.

(5) : Bernard de Romanet, né en 1894, appartient à la classe de recensement 1914.

(6) : Il est brigadier le 19 juin 1913, maréchal des logis le 20 novembre 1913 et maréchal des logis fourrier le 27 mai 1914.

(7) : Brevet enregistré sous le numéro 2248.

(8) : « Pilote d’élite, aussi brillant dans l’aviation de chasse qu’il l’était déjà dans celle de reconnaissance. A, lors de nombreux combats, faisant preuve en toutes circonstances, des plus belles qualités militaires. Le 3 mai 1917, a attaqué dans leurs lignes deux avions de chasse ennemis et a abattu l’un d’eux. Déjà trois fois cité à l’Ordre. »

(9) : Il n’est promu sous-lieutenant à titre définitif que le 17 août 1917, par décret présidentiel (Journal officiel du 19 août 1917).

(10) : Et trois victoires probables, remportées le 12 juillet 1917, le 17 octobre 1917 et le 18 octobre 1918.

(11) : Nomination parue au Journal officiel du 13 octobre 1918 (avec prise de rang au 30 juillet 1918). La décoration lui valut la citation suivante : « Officier d’élite. S’est fait remarquer dans la cavalerie dès le début de la campagne par de hardies reconnaissances, puis dans l’aviation d’observation, enfin dans l’aviation de chasse, où ses brillantes qualités de pilote, son sang-froid et sa crânerie au combat l’ont toujours fait citer en exemple. A entraîné sa patrouille à l’attaque d’avions ennemis très supérieurs en nombre, les a mis en déroute et a incendié l’un d’eux. Plus récemment, a abattu successivement deux avions allemands, remportant ainsi ses sixième et septième victoires. Médaillé militaire pour faits de guerre, six citations. »

(12) : Record qui sera battu dès le lendemain par Joseph Sadi-Lecointe, avec 296,694 kilomètres à l’heure.

(13) : Ce monument, au pied duquel se trouvait une plaque gravée de l’inscription « À Bernard Barny de Romanet, héroïque apôtre et martyr de l’air, 23 septembre 1921 », fut détruit lors d’un bombardement en 1940. Un nouveau monument a été inauguré le 15 octobre 1982.

(14) : En présence des autorités civiles et militaires, et avec la participation des Anciens Élèves du lycée Lamartine et de Louis Demaizière, organisateur de la cérémonie et auteur d’une biographie de Bernard de Romanet parue deux ans plus tôt chez France-Empire.

 

Sources :

– Louis Demaizière, Un grand pilote : Romanet, Éditions France-Empire, Paris, 1980.

– Archives municipales de Mâcon (registre des délibérations du conseil municipal de Mâcon pour l’année 1943).

– Archives départementales de Saône-et-Loire (registres matricules militaires).

– Le Courrier de Saône et Loire, édition du lundi 26 avril 1982 (« Une plaque a été apposée rue B. de Romanet en souvenir du glorieux aviateur »).