Pays | France |
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Département | Alpes-Maritimes |
Nom | 06 - ANTIBES - LA BRAGUE |
Autre appellation | La Grimaude |
Commune (s) | ANTIBES |
Coordonnées | 43°36′02″N / 007°07′39″E (La Grimaude) |
OACI | N/A |
Situation | Premier terrain de la Grimaude situé au quartier de la Faïsse - Grimaude à 2,5 km d'Antibes, à proximité de la mer, derrière les nouveaux abattoirs. Second terrain dans la plaine de la Brague, au nord de l'embouchure de la rivière |
Utilisation | civile |
Autres rubriques |
Création (mise à jour en cours)
La presse locale mentionne à plusieurs reprises deux dénominations de terrains à Antibes, dans la plaine de la Brague : La Grimaude et La Brague. Si une certaine confusion semble exister dans la presse de l’époque, c’est sans doute que les deux emplacements se situent de part et d’autre de la rivière de la Brague.

Localisation supposée des deux terrains d’Antibes – La Brague et de la Grimaude (source : fonds de plan IGN, carte d’Etat-major, 1820-1866)

Localisation du terrain d’Antibes – La Grimaude (collection : Anciens Aérodromes sur fonds de plan IGN 1924)
Le premier terrain utilisé, » La Grimaude », se situait en réalité au lieu-dit de Faysse (ou Fayce) – Grimaude, en bordure de mer, au Nord des nouveaux abattoirs de la ville construits au début des 1900 et au Sud de l’embouchure de la Brague et de la plaine du même nom. D’une surface modeste, ce terrain était bordé par la voie ferrée et par une ligne à haute tension à proximité. Les cartes d’Etat-Major ainsi que le cadastre conservé aux archives municipales d’Antibes permettent de déterminer la localisation du terrain avec certitude. Le terrain d’aviation de la Grimaude était en effet situé au Nord des nouveaux abattoirs construits par la municipalité, que l’on situe sur la photo aérienne de l’IGN de 1924. Des cartes postales d’époque attestent de la proximité des hangars ateliers du site avec les abattoirs.
Parmi les utilisateurs de ce terrain à partir de 1909, on trouve Joseph Garbero et ses deux frères, membres de l’automobile club et pilotes automobiles ou mécanicien de formation. Par la suite, ils resteront présents plusieurs années sur ce terrain en y construisant leurs propres avions, puis plus tard une école de pilotage. Une rue portant leur nom leur rend hommage.

Joseph Garberot, quelques années plus tard, avec la mention de l’école Hanriot créée en 1912. (source : archives municipales d’Antibes, carte postale non datée)
Mais c’est Antonio Fernandez, qui disposait également d’un hangar à partir d’avril 1909 qui s’y illustra le premier en vol avec un triplan de type « Canard » muni de patins d’atterrissage, qu’il réussit à faire décoller à l’aide d’un rail le 24 avril. Il fut donc le premier pilote à s’élever dans les airs de la côte d’Azur ! Par la suite, aidé de son mécanicien Louis Lefèvre, il participa du 22 au 29 août à la semaine de Champagne à Reims-Bétheny sur un biplan modifié. Malheureusement, le 6 décembre 1909, il se tua lors d’un vol au départ du terrain de La Brague. Parmi les articles de presse, les raisons avancées pour expliquer ce crash sont liées aux contraintes de ce terrain : exiguïté (les chiffres de la presse locale entretiennent une certaine confusion en mentionnant d’abord des dimensions allant de 500 m de long par 150 m de large puis en les corrigeant : 700 m de long par 380 m de large), présence d’une voie de chemin de fer et de lignes électriques.

Crash de l’aviateur Antonio Fernandez à l’aérodrome d’Antibes le 6 décembre 1909. (source : L’aérophile, 15 décembre 1909 )
Un deuxième terrain, que l’on peut situer au nord de la rivière la Brague fut dès lors envisagé, sous l’impulsion de la société Côte d’Azur Aviation récemment créée et largement relayée par la presse locale (La Côte d’Azur sportive). Beaucoup plus grand, ses ambitions étaient d’y créer également une école de pilotage. C’est ce terrain qui porta au final le nom d’aérodrome de la Brague. Les installations du premier terrain de la Grimaude restèrent utilisées, notamment par les frères Garbero qui y avaient leur hangar.
Un plan publié par la revue La Côte d’Azur sportive renseigne sur les intentions ambitieuses de ce terrain.

Plan de l’aérodrome projeté sur la plaine de la Brague (publié par la Côte d’Azur sportive)
1910 (octobre) : Essai sur le terrain de La Brague du monoplan » Le Niçois 1bis » par le pilote Le Squer
1910 (décembre) : Le 18 : Inauguration de l’aérodrome de La Brague. Le 26 : Marquis de Villeneuve-Trans sur Blériot réalisa un aller-retour Nice – La Brague
1912 (mars) : Inauguration de l’école de pilotage de la Grimaude, sur Hanriot dirigée par Joseph Garbero. Création de l’aéro-club d’Antibes.
1914 : L’aérodrome de La Brague figure dans la carte de l’aéroclub de France en tant que station d’aviation mais pas dans celle publiée en avril 1914 par la ligue aéronautique de France. Ne figure pas non plus dans l’Aéroguide dans sa version publiée en 1913
1918 : Les discussions se poursuivent au sein de la municipalité d’Antibes pour faire de l’aérodrome de la Brague une station aérienne postale.
Par la suite, les mentions de cet aérodrome disparaissent et le BNAé ne mentionne dans les années 20 que la base d’hydravions d’Antibes.
Néanmoins, de 1945 à 1949, dans le cadre du plan d’équipement aéronautique des Alpes-Maritimes, le terrain de la Brague fera de nouveau l’objet de plusieurs études, restées sans suite.
Sources :
- Carnet de vol. Les pionniers de l’aviation azuréenne » de Didier Gayraud
- Cent ans d’aviation dans les Alpes-Maritimes. Silvana Editoriale Spa, octobre 2011
- Archives du Service des Ponts et Chaussées du 06
- Archives municipales d’Antibes
- Archives départementales du 06
- Les Anges gardiens niçois, Tome 1
- Vieilles tiges d’hier et de demain (Paris). Pionniers : revue aéronautique trimestrielle des Vieilles tiges. 1988-04-01.
- Presse :
- Automobile-revue du littoral, années 1909 à 1913
- Revue : La Côte d’Azur sportive
- L’aérophile, 15 décembre 1909