Localisation du terrain au Nord de la commune de Cramont. Présence d’une longue piste bétonnée de 500m sur 40m orientée Ouest Sud-Ouest avec des taxiways et voies d’accés de 4m de large menant vers le bois. On retrouve dans celui-ci de nombreux vestiges : alvéoles de stockage, murs de protection, fondations d’abris et même quelques abris en ruines à identifier.
Présence initialement de voies de liaisons vers la gare de Conteville qui devait servir aux approvisonnements.
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Yvrench peut être aussi une autre appellation de ce terrain suite à la proximité de cette commune, fortement occupé par les troupes Allemandes. En nous appuyant sur le découpage actuel des communes, nous l’identifierons comme étant sur celle de Cramont. D’autres documents d’archives peuvent encore donner Coulonvillers et Conteville qui était une importante gare de déchargement, trés utile pour l’acheminement des matériels divers comme des piéces de rechange, des bombes et le carburant. Cette gare sera réutilisé en 1944 pour l’acheminement des V1 vers les sites de tir.
La première trace d’activité de ce terrain remonte au premier trimestre de l’année 1916 avec le cantonnement sur la plaine de la 40ème compagnie d’aérostation. En 1940, ce terrain a été aménagé par les anglais puis rendu opérationnel pour des groupes de la Royal Air Force. Lors de l’arrivée des troupes allemandes on retrouve ensuite les unités de la Luftwaffe suivantes qui dénommèrent le site » Flügplatz Yvrench ».
- du 6 juin au 10 juin 1940, le I Gruppe de la JG 54 du Capitan Hubertus von Bonin avec ses Messerschmitt Me 109 E
- du 7 juin au 16 juin 1940, le I Gruppe de la JG 76, Obstl Richard Kraut avec des Bf 109 E
- de juin à novembre 1940 des Messerschmitt Me 110 de la ZG 26 ( Zerstörer Geschwader), le groupe étant réparti entre St Omer et la région. Soit le I./ ZG 26 à partir du 8 août jusque novembre1940 et le II./ ZG 26 à partir du 2 septembre.
- Le II./ JG 26 aurait été également présent du 7 décembre 1940 au 9 février 1941.
L’activité fut ensuite trés réduite à partir de 1941 suite au départ des unités allemandes laissant le site à la garde d’un effectif réduit jusqu’en 1944. A cette date, de nombreuses destructions furent alors opérées sur les pistes à des fins de neutralisation. Des lignes de tranchées furent même creusées afin d’empécher tout attérissage sur les surfaces en herbe.
En octobre 1944, un détachement de l’Armée de l’Air va s’installer sur le terrain en vue d’une réutilisation mais ce projet ne sera pas mené à terme. Le site fut ensuite rendu aux propriètaires pour remise en culture.
Vue aérienne de la piste d’envol.
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Piste d’envol
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En janvier 2007, lors de notre visite sur place, nous avons retrouvé de nombreuses ruines en lisière du bois. Certaines sont encore à identifier ce qui fera trés certainement l’objet d’un prochain repérage. Le relevé des alvéoles de stockage nous permettra sûrement de reconnaitre les emplacements des Bf 109 et des Messerschmitt 110.
Ruines d’un hangar
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Fondation de hangar ou baraquement ?
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SplitterMauer, murs pare éclats protegeant un baraquement
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Taxiway vers la piste d’envol
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Réserve d’eau construite par les troupes allemandes.
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Une visite de groupe est à prevoir afin de compléter l’inventaire et identifier les ruines.
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Raids de bombardements :
» Le 27 avril 1944 vers 11h00 : Une centaine de bombes sont tombées en plaine ainsi que dans les bois sur la commune de CRAMONT. Il y a 3 blessés légers parmi le personnel d’une entreprise de construction qui ont été dirigés vers l’hôpital d’ABBEVILLE et 2 blessés parmi la population civile. » (rapport du Préfet au Ministre, Archives Départementales de la Somme)
Comme il n’y a aucun site de V1 en construction dans le bois, qu’elle pouvait être l’origine de ces travaux ? Un groupe de bombardement Allié a certainement pris pour cible le bois dans lequel devait régner une activité ou le cantonnement d’une unité de construction.
Un objectif Noball est pourtant indiqué sur le territoire de la commune sous la référence A/23 mais il ne nous a pas été possible de l’associer à un site V1 ou même un site V2 car le bois de Cramont n’en contient pas. Par contre ce chiffre est celui du » Ski Site » Yvrench Bois Carré connu sous la référence Allemande n°660. S’agit-il d’une identification par le Central Interpretation Unit comme un lieu de stockage ? L’éventualité d’une erreur d’interprétation est aussi envisageable.
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