Le mardi 16 octobre 2018 a été inaugurée, à l’ouest de l’ancienne base de La Martinerie, par Michel Blondeau, maire de Déols et Hervé Pierrot du Mémorial Normandie-Niémen, en présence des Amis de la Martinerie, la route du Régiment Normandie-Niémen.
Plusieurs pilotes ou mécaniciens du “Normandie-Niémen ” eurent l’occasion de connaître la base aérienne de La Martinerie (département de l’Indre) avant de rejoindre cette célèbre unité militaire française qui s’opposa pendant la Deuxième Guerre mondiale, aux côtés des forces aériennes soviétiques, à l’Allemagne nazie.
En voici quelques uns :
. André Balcou est affecté au Bataillon de l’Air n° 103 de Châteauroux la Martinerie le 28 août 1939. Le 18 septembre 1939, il rejoint l’Ecole auxiliaire de pilotage de Nîmes (Gard).
. Maurice Bon est dirigé sur le Bataillon de l’Air n° 103 de Châteauroux la Martinerie le 1er septembre 1939 et, deux jours plus tard, il est nommé caporal-chef. Il rejoindra par la suite la base d’Avord (Cher).
. Henri Boube arrive au 3ème Régiment d’Aviation de Chasse à Châteauroux la Martinerie le 6 octobre 1927. Il est affecté à la 6ème escadrille. Nommé sergent le 4 avril 1928, il signe un réengagement d’un an le 21 novembre 1929.
. Yves Carbon s’engage le 12 décembre 1930 et reçoit son affectation pour le 3ème Régiment d’Aviation de Chasse à Châteauroux la Martinerie.
. Raymond Derville est affecté à la déclaration de guerre, en septembre 1939, au peloton des élèves officiers de réserve (EOR) à la base aérienne 103 de Châteauroux la Martinerie.
. Jean Emonet effectue son école de pilotage à Avord (Cher) après s’être engagé dans l’Armée de l’Air le 15 octobre 1935. Il est ensuite envoyé à Châteauroux la Martinerie. Tout d’abord pilote dans le transport, il avait déjà rejoint la chasse au moment de la déclaration de guerre.
. Jean-Jacques Manceau de Lafitte s’engage dans l’Armée de l’Air à 18 ans. Il signe un contrat de trois ans le 13 octobre 1936 à la base aérienne de Châteauroux la Martinerie avant d’être admis en février 1939 à l’école de pilotage de Bourges (Cher).
. Maurice Monge, nommé caporal le 16 juin 1939, est affecté au Bataillon de l’Air n° 103 à Châteauroux la Martinerie le 1er septembre 1939. Le 5 octobre, il rejoint le Bataillon de l’Air n° 127 à Avord (Cher). Le 26 juin 1940, il intègre le CIB de Châteauroux la Martinerie.
. Roger Penverne est affecté, à sa sortie de la base école de Rochefort (Charente-Maritime), à la base aérienne de Châteauroux le 28 octobre 1936. Il est breveté mécanicien avion puis admis à l’école de mitrailleur sur la base de Cazaux (Gironde).
. Fernand Pierrot est affecté le 16 septembre 1939 à l’école de pilotage de Châteauroux la Martinerie puis, le 5 octobre de la même année, à celle d’Avord (Cher).
. Louis Querné, après avoir été reçu au peloton des sous-officiers le 19 août 1939, est dirigé sur Châteauroux la Martinerie le 12 septembre 1939. Il vole sur Potez 25, Morane 230 et Caudron Goéland totalisant 139 heures avant de faire un stage de voltige à Avord du 26 au 28 octobre 1939.
. Charles Reverchon suit le stage de l’école de pilotage Caudron d’Ambérieu (Ain), puis ceux des écoles militaires de pilotage d’Istres (Bouches-du-Rhône), de Châteauroux la Martinerie et d’Avord (Cher).
. Firmin Vermeil se trouve au moment de la déclaration de guerre, en septembre 1939, à l’Ecole de voltige de Salon-de-Provence ((Bouches-du-Rhône). Il demande à servir dans une unité combattante et se voit détaché à Châteauroux la Martinerie où il s’initie au bombardement en piqué. Après l’armistice de juin 1940, il est affecté au Bataillon de l’Air n° 206 de Meknès au Maroc.
. Laurent Giovancarli, élève à la base-école d’Istres, rejoint avec son unité Châteauroux la Martinerie le 1er septembre 1939 puis Avord (Cher).
. Albert Henry fut mobilisé en novembre 1939 à Châteauroux la Martinerie puis, se portant volontaire pour le Moyen-Orient, débarqua à Beyrouth le 4 avril 1940.
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Le dimanche 22 avril 1945 a lieu à la base aérienne de la Martinerie, au milieu d’un alignement de Mauboussins, le baptême de la première promotion de l’école de pilotage. Cette première promotion est baptisée promotion du Commandant Tulasne. Ce dernier fut le commandant de l’escadrille Niémen jusqu’à sa mort au combat le 17 juillet 1943.
Parmi ces quarante premiers officiers pilotes de la Libération, huit sont des femmes. Cinq femmes officiers ont fait un stage de réentraînement et ont rejoint le Maroc pour une formation aérienne (Paulette Bray-Bouquet, Andrée Dupeyron, Yvonne Jourjon, Elisabeth Lion et Françoise Marzelier). Cinq autres sont restées à la Martinerie pour terminer le leur : les sous-lieutenants Elisabeth Boselli, Yvette Grollet-Briant, Anne–Marie Imbrecq, Suzanne Melk et Geneviève Lefèvre-Sellier.
Le mercredi 25 avril 1945, le journal spécialisé “Aviation Française” consacre un petit article à l’aviation française renaissante.
Dimanche dernier (c’est-à-dire le dimanche 22 avril 1945) a eu lieu, à Châteauroux, le baptême de la première promotion de la première école de pilotage créée dans la France libérée.
Cette promotion qui portera la nom de «Commandant Tulasne » a reçu son fanion des mains du Capitaine Sauvage du régiment de chasse «Normandie Niémen » dont Tulasne a été le premier commandant.
M.Bourges, du cabinet civil du Ministre de l’Air a exprimé, au nom de Charles Tillon, la confiance que le ministre mettait dans cette première promotion et a exposé les efforts accomplis dans tous les domaines pour donner à la France une aviation puissante et indépendante. Le capitaine Sauvage (Jean Sauvage) a ensuite évoqué la glorieuse figure du Commandant Tulasne (Aviation Française n° 12 du 25 avril 1945 p. 2).
Didier Dubant, octobre 2018
Sources :
DONJON (Y.) – Ceux de Normandie-Niémen. De septembre 1942 à juin 1945. 1996 Réed. Editions Astource 2010, 300 pages.
DUBANT (D.). – 50 ans d’aviation dans le ciel de l’Indre 1909-1959. Témoignages et récits, éditions Alan Sutton 2006 (pages 140 et 141).
DUBANT (D.) – Châteauroux – La Martinerie. Histoire d’une base militaire dans l’Indre. Provinces Mosaïques. Editions Sutton 2013 (pages 84 et 86).