Une action initiée par l’Union Occidentale …
Le départ progressif d’Europe des forces américaines et la crainte de la puissance et de « l’expansionnisme » soviétiques amenèrent les Occidentaux à organiser leur force militaire. C’est ainsi que le 17 mars 1948 (traité de Bruxelles), la Belgique, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas et le Royaume-Uni fondèrent l’Union occidentale. Les cinq pays signataires décidèrent de mettre en place, en partageant leurs coûts, des équipements communs et en particulier des aérodromes qui devaient avoir une piste de 1650 mètres. Cette longueur, dite norme WU, permettait de retenir des aérodromes aménagés par les Allemands pendant la guerre.
… et renforcée par l’OTAN
Un an plus tard, le 4 avril 1949, le traité de l’Atlantique Nord signé à Washington, mettait en place une alliance plus large regroupant 12 pays : les pays de l’Union occidentale, qui maintenait son existence, le Canada, le Danemark, les Etats-Unis, l’Islande, l’Italie, la Norvège et le Portugal. L’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique Nord – ou NATO : North Atlantic Treaty Organisation) continua cette politique en lui donnant des moyens plus importants. C’est ainsi que, deux « programme d’infrastructures » furent mis en place sous la conduite du SHAPE (Supreme Headquarters Allied Powers in Europe – Grand Quartier Général des Puissances Alliées en Europe).
– Le deuxième programme (dit deuxième tranche) qui «avait été commencé par l’Union Occidentale, puis continué par le SHAPE» comportait «treize nouveaux aérodromes et l’extension de huit autres» (1).
– Le troisième programme (dit troisième tranche) « présenté au SHAPE au début de 1952 était beaucoup plus importante. Il prévoyait cinquante-trois nouveaux aérodromes ainsi que l’extension de vingt-sept aérodromes déjà en cours de construction… » (1).
Plusieurs aérodromes (qui avaient été retenus par l’Union Occidentale) firent l’objet de travaux pour porter la piste de 1.650 mètres (normes WU) à 2.400 mètres (normes SHAPE) afin qu’ils répondent aux besoins d’avions « très rapides » selon un document de l’OTAN.
Les normes «OTAN» … dites aussi «SHAPE».
En pratique un aérodrome « OTAN » devait comprendre,
- une piste de 2.400 mètres (2)
- trois aires de dispersions (marguerites)
- des aires d’alertes
- Des réservoirs de carburants alimentés par pipeline
«La consommation énorme de carburéacteur par les avions modernes a rendu périmées les méthodes traditionnelles d’approvisionnement par rail et par route. Chaque fois que c’est possible, le carburéacteur doit donc être transporté par un système de pipelines. La construction de ce réseau a été entrepris en automne 1953 » (1).
Un terrain qui ne disposait que de ces équipements, était classé comme « aérodrome de diversion ». Il était destiné à faciliter des « opérations tactiques » ou à servir de terrain de secours lorsqu’un aérodrome principal ou de redéploiement était hors d’usage.
Un «aérodrome principal» était occupé de façon permanente par des unités aériennes en temps de paix alors que, pour un «aérodrome de redéploiement », cette occupation était partielle. Pour assurer ce rôle, ces deux types d’aérodromes disposaient de moyens opérationnels plus importants.
index:
(1) Lord Ismay Secrétaire général de l’OTAN 1952-1957 (source NATO Archives). Il note que «l’expression infrastructure commune» est une des «singulières expression» qui sont maintenant d’usage courant à l’OTAN, et que le terme infrastructure provient de France…
(2) Exceptionnellement, cette longueur pouvait être portée à 2.700 mètres pour les besoins de l’aviation de bombardement ex : Marigny)
(3) SHD – Archives SOE 36469, 36470, (dont avancement des différents aérodromes OTAN).
Construction des pistes
Dans la suite des premières expropriations agricoles de 1952, des entreprises de travaux publics arrivent sur le site et commence les premiers travaux qui s’étaleront sur deux années. Nous vous proposons un reportage sur cette construction grâce à la fourniture de photos extrait du fonds Daniel Carré.
Nivelage des surfaces
Le site contenant de nombreuses pistes et voies de circulation construit par les allemands, des destructions et enlèvement des déblais sont réalisés.
Installation de centrales à béton
Dépôt matériaux
Excavation pour les pistes
Coffrages des pistes
Coulage du béton
Joints de dilatation entre les dalles
Sciage d’une dalle
Pose d’un joint en bitume
Pose des éléments de caniveaux d’évacuation des eaux
Construction des murs de protection pour les aires d’alertes
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Article réalisé en complément du livre Collection Aérodrome n°9 Cambrai – Niergnies.
Parution prévue septembre 2020