Terrain d'aviation militaire de CAZAUX (Gironde) | ||||
Expertisée en décembre 1913, la possibilité d’utiliser la partie domaniale de l’étang de Cazaux et de Sanguinet pour des exercices de tir aérien donna lieu dans un premier temps à l’aménagement d’une base pour hydravions en pointe nord dudit étang. Décidée dès l’origine, la délimitation d’un second champ de tir, terrestre celui-là, fut effectuée plus au nord dans la forêt landaise. C’est enfin en 1915 que fut réalisé le terrain d’atterrissage objet de la présente fiche, qui constituait la troisième composante de l’École de tir aérien. Située immédiatement à l’est de l’hydrobase (l’ensemble ainsi formé est couvert par un aplat violet sur la carte), la zone réservée à l’atterrissage des avions avait été repoussée de 600 m vers le nord de manière à éviter l’espace marécageux en bordure de l’étang. Ceci eut pour conséquence importante de déporter une première fois en limite nord de la base la liaison routière du hameau de Cazaux à l’agglomération de Sanguinet située elle-même en pointe est de l’étang. Ce déport sera réédité en 1929 lorsque l’allongement de la ligne d’envol S-E / N-O impliquera l’extension de l’aire d’atterrissage vers le nord (aplat bleu sur la carte). Entre temps, l’aérodrome de Cazaux avait fait partie, en 1920, des "centres d’aviation militaires avec terrains d’atterrissage sur lesquels les avions de l’Aéronautique commerciale (pouvaient) atterrir". Publiée par le Bulletin de la Navigation Aérienne d’avril 1925, sa fiche descriptive signalait l’existence, "au centre de l’aérodrome, de deux bois carrés de 200 m de côtés et distants de 300 m… (auxquels) des groupes de hangars (étaient) adossés". Ces bois et ces hangars limitaient ainsi la zone réellement atterrissable à un rectangle en partie ouest de 600 m x 200 m. Il est à noter ici que ces hangars étaient alors desservis par une voie ferrée étroite prenant son origine, à l’extrémité ouest de la base, sur la ligne d’intérêt local de "La Teste à l’étang de Cazaux" qui, après déclassement, sera acquise par le ministère de l’Air en 1934. Fermé à la circulation aérienne publique en 1931, l’aérodrome ne sera atterrissable sur la totalité des 1 200 m x 1 200 m de la zone réservée à cet usage qu’après que, en 1934, ses hangars pour avions auront été alignés en limite nord de la plate-forme. Après acquisition des terrains destinés à recevoir les bâtiments de casernement (aplat orangé sur la carte), la base atteindra avant 1939 la limite qui la sépare aujourd’hui au nord et à l’ouest de l’agglomération de Cazaux. Ayant pris dès 1940 possession de la base pour en faire un centre de repos militaire, les Allemands n’y déployèrent des escadrilles de chasse qu’à partir de 1942. De cette époque date l’extension (hachurée en vert sur la carte) qui, bien que relativement limitée, coupa une troisième fois la liaison entre Cazaux et Sanguinet. L’Occupant marqua surtout son passage par la construction d’une piste de 1800 m x 60 m dont l’axe est aujourd’hui conservé, d’une voie de circulation restée depuis structurante et de plusieurs ensembles de dispersion (les infrastructures allemandes sont reportées en noir sur la carte). Ouvert sans restrictions à la circulation aérienne publique par l’arrêté ministériel du 6 février 1947 , l’aérodrome avait besoin de conserver jusqu’à reconstruction sur la base un certain nombre de bâtiments implantés sur les parcelles expropriées par les Allemands et qui avaient échappé aux destructions effectuées par ceux-ci avant leur départ. Ainsi le rétablissement de la liaison de Cazaux à Sanguinet sera-t-il pour une troisième fois d’actualité. Il cessera définitivement de l’être lorsque l’allongement de la piste et l’extension de la base conduiront à réunir en un seul ensemble l’aérodrome et le champ de tir. |
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