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Aérodrome militaire de CHARTRES - CHAMPHOL (Eure-et-Loir)

Le seul terrain d’atterrissage signalé pour Chartres avant août 1914 par l’Aéro-guide de l’Aéroclub de France était un champ de tir situé à proximité nord de la route d’Angerville, à 4 km à l’est de la ville chef-lieu et à 2,5 km à l’est-sud-est du futur emplacement de Champhol.

Non cité par la liste des aérodromes militaires publiée par le Bulletin de la Navigation Aérienne d’octobre 1922, Chartres - Champhol n’apparut en tant que tel que sur celle de janvier 1924. Décrit, en octobre de cette même année, par les Instructions aéronautiques, il n’en fait pas moins apparaître, au nord, une première extension d’emprise (reportée par un aplat violet sur la carte, la configuration d’origine étant indiquée en bleu).

La fiche modificative des Instructions aéronautiques de février 1928 et le guide Michelin des aérodromes de 1935 -1936 permettent, pour la suite, de suivre l’évolution de la plate-forme jusqu’à ce que, prenant le relais, les anciennes archives de l’Air nous informent plus en détail sur l’importante quatrième et dernière extension intervenue avant juin 1940. C’est ainsi que, après avoir légèrement repoussé sa limite au sud entre 1924 et 1928 (aplat rouge sur le plan), le terrain s’est de manière plus conséquente étendu une première fois vers l’est en 1929 (aplat vert sur le plan). Le fait que ces extensions successives aient été au nombre de trois est confirmé par une allusion faite aux dommages subis par les exploitants agricoles lorsqu’il fut question, à partir de 1935, de compléter encore de 115 ha (aplat orangé sur le plan) la surface de l’aérodrome.

Ainsi est-ce en août 1935 que fut définie en conférence sur place la configuration qu’il convenait de donner désormais à la plate-forme. Les décrets-lois du 30 octobre 1935 étant intervenus entre temps, le ministre de l’Air définit le 9 décembre à l’attention de la chefferie du Génie du Mans, chargée de l’opération, la procédure d’expropriation à engager.

Deux arrêtés préfectoraux avaient déjà, quelques jours auparavant, autorisé l’administration militaire à occuper temporairement les parcelles concernées. Ces deux arrêtés firent l’objet d’une requête en Conseil d’État tendant à leur annulation, qui sera rejetée en janvier 1938 au motif qu’il appartenait au Conseil de préfecture et non au Conseil d’État d’être saisi en premier ressort.

Fait plus important, l’estimation des Domaines, trop rapidement effectuée pour les besoins de la conférence d’août 1935 et avalisée par la suite par le ministre des Finances, fut largement dépassée par les prétentions des 140 propriétaires et fermiers.

Le recours à l’expropriation ayant été décidé par le ministre de l’Air en décembre 1936, les tractations reprises par le Génie aboutirent finalement à ce que les acquisitions puissent s’engager sur la voie d’un règlement amiable pour cause d’utilité publique. N’intervenant, par contre, que pour 1 hectare, l’emprise d’un autre stand de tir appartenant à une société qui, depuis 1911, offrait notamment ses services au 30ème régiment territorial d’Infanterie et dont, par égards, il avait jusque là été sursis à l’acquisition, dut être expropriée en juillet 1939.

Ayant pris possession des lieux, les Allemands repoussèrent de manière importante les limites de la base (en bleu sombre sur le plan) et dotèrent celle-ci d’une piste revêtue de 1 250 m x 80 m et d’une voie périphérique en grande partie bétonnée, desservant elle-même plusieurs aires de dispersion (les infrastructures allemandes sont reportées en noir sur le plan).

L’aérodrome fut occupé successivement par plusieurs unités américaines, qui rendirent aussitôt la piste utilisable par tous leurs types d’avions en comblant les nombreux trous qui l’avaient endommagée et en la prolongeant de 420 m à l’est au moyen de grilles sur paillon. A leur départ, l’aérodrome fut repris par l’Armée de l’Air.

Définies en août 1946 par le ministre des Travaux publics et des Transports, les parcelles réquisitionnées devant être acquises furent modifiées en avril 1947 pour tenir compte de l’intention annoncée par l’Armée de l’Air d’abandonner l’aérodrome que l’arrêté ministériel du 6 février 1947 venait tout juste d’ouvrir sans restrictions à la circulation aérienne publique.

Allant au-delà, le Conseil des ministres prendra le 1er décembre 1948 la décision de principe de déplacer l’aérodrome en raison du danger que son utilisation faisait courir à la cathédrale de Chartres. Deux solutions seront alors envisagées, l’une consistant à créer un aérodrome mixte à Sours, à 12 km au sud-est de Chartres, l’autre à établir l’activité civile sur le site de Fontenay, à 5 km au sud-ouest et à aménager pour l’Armée de l’Air l’aérodrome d’ Évreux.

Le coût de l’une ou l’autre de ces deux solutions comme la préférence accordée par les collectivités locales au maintien de l’aviation légère et sportive à Champhol – pour peu que puisse y être définitivement rendue impossible la réapparition d’une activité aéronautique militaire – conduiront à ce que soit d’abord retenu le principe d’une bande unique dont l’axe, d’orientation N-E / S-O, serait calé en partie est de l’ancienne emprise de manière à être le plus éloigné que possible de la cathédrale.

Le souci de pouvoir accueillir à Champhol une partie de l’activité d’entraînement des aérodromes de Toussus-le-Noble, de Guyancourt et de Saint-Cyr comme celui de faciliter l’urbanisation des quartiers est de Chartres conduiront toutefois, par la suite, à ce que soit aménagée une seconde bande parallèle à la première selon une direction d’axe réorientée.


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Carte IGN Série bleue et TOP 25 au 1 : 25 000
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