Terrain de secours de CHISSEY (Jura) | ||||
Les environs de Chissey furent retenus dès 1921 pour accueillir un terrain de secours jalonnant la route aérienne de Paris à Genève entre Dijon et Pontarlier. D’une superficie de 27 ha, un premier emplacement, aux portes du village, dut être abandonné compte tenu des protestations soulevées en cours d’enquête d’utilité publique. Éloigné de 600 m à l’est, le terrain finalement retenu (aplat bleu sur la carte) put par contre être acquis à l’amiable en 1924. Resté jusque là sans aménagements, le terrain de Chissey fit l’objet en mai 1935 d’une décision d’extension immédiate afin qu'il puisse servir "pour les besoins éventuels des opérations". Deux arrêtés préfectoraux successifs ayant, dans un premier temps, autorisé l’occupation temporaire des 42 ha concernés par cette extension (aplat orangé sur le plan), leur acquisition par voie d’expropriation put intervenir entre septembre 1936 et juillet 1938, après que le président de la République ait, quinze jours avant que n’interviennent les décrets-lois du 30 octobre 1935 déclaré celle-ci d’utilité publique et d’urgence "pour le Service Militaire". À la mobilisation, l’aérodrome accueillit une compagnie de l’Air du dépôt de Dijon qui le rendit inutilisable avant de l’évacuer. Les Allemands n’occupèrent pas le terrain mais le morcelèrent en parcelles d’environ 1 ha qu’ils obligèrent les agriculteurs de Chissey à cultiver moyennant un prix de fermage qui devait être réglé chaque année à la Kommandantur de Besançon. Considérant que le terrain présentait "un certain intérêt au point de vue aéronautique", le ministre des Travaux publics et des Transports écarta, à La Libération, l’idée de sa restitution définitive à l’agriculture mais prescrivit – malgré sa domanialité publique – qu’il soit remis en culture par baux de longue durée. La loi du 24 septembre 1948 portant création de ressources nouvelles au profit du Trésor conduira cependant le même ministre à décider, en accord avec le secrétaire d’État aux Forces armées "Air", qu’il soit procédé à l’aliénation des terrains constituant l’aérodrome. Plusieurs années s’écouleront toutefois avant qu’il ne soit plus question de l’aérodrome de Chissey. |
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