Terrain d'aviation de DOUAI - LA BRAYELLE (Nord) | ||||
Considéré comme étant l'un des berceaux de l'aviation, le terrain de La Brayelle (aplat bleu sur la carte) était à l’origine un champ de manœuvres d'artillerie sur lequel la société des Ateliers Bréguet, installée à Douai, avait été autorisée à essayer ses avions. Peu avant la guerre de 1914, l’Aéro-guide de l'Aéro-club de France, tout comme son édition destinée aux officiers aviateurs pour le Nord et l'Est de la France, désignaient l'escale de Douai comme étant un "Centre militaire", siège d'une école militaire d'aviation et disposant d'un "champ d'aviation" aménagé par la section douaisienne de la Ligue aérienne. Faisant partie des premiers "centres d'aviation militaire avec terrain d'atterrissage sur lesquels les avions de l'Aéronautique commerciale pouvaient atterrir", le terrain de La Brayelle figura jusqu'en 1926 par ses seules dimensions sur les listes des aérodromes militaires successivement publiées par le Bulletin de la Navigation Aérienne. Il recouvra alors, sur ces mêmes listes, sa qualité de "champ de manœuvres" qu'il abandonnera en 1933 pour ne plus être désigné que comme "aérodrome d'État". Insignifiant en apparence, ce détail d'appellation fut en fait déterminant pour l'avenir aéronautique de la plate-forme. Aux termes de la loi du 30 juin 1933 portant organisation du ministère de l'Air, l'immeuble aurait en effet dû cesser d'être affecté au département de la Défense nationale et se trouver attribué à celui de l'Air en raison de son caractère spécifiquement aéronautique. Faute toutefois d’un document concrétisant la séparation des domaines de l'Armée de Terre et du département de l'Air, le terrain de La Brayelle continua de figurer comme "terrain de manœuvres" au sommier des biens de l'État. Il n'en reste pas moins que jusqu'à la fermeture de l'aérodrome à la circulation aérienne publique, en 1939, l'Aéro-club de Douai y exerça une activité importante, consacrée notamment à la formation prémilitaire des jeunes pilotes et à l'entraînement des pilotes mobilisables. Utilisant donc l'aérodrome d'État, l'Aéro-club de Douai était lui-même installé sur un terrain contigu de 2 ha (aplat rouge sur le plan) lui appartenant et sur lequel étaient disposés ses hangars et ateliers. Pendant l'Occupation, les Allemands ne retinrent pas le site de La Brayelle pour y établir une base aérienne mais firent du terrain une ferme dont l'exploitation fut poursuivie après la Libération par l'Intendance militaire, qui s'opposa de ce fait à sa réutilisation comme terrain d'aviation par l'Aéro-club de Douai. Ainsi est-ce en vain que, annonçant en janvier 1947 sa décision de "restituer à l'aérodrome sa première destination", le ministre des Travaux publics, des Transports et de la Reconstruction demanda localement qu'il soit fait en sorte que le service du Génie dénonce le contrat de culture et remette dès que possible l'aérodrome à la disposition de l'aéro-club qui se chargerait, avec le concours de la ville de Douai, de faire exécuter les travaux de remise en état. Chaque intervention ultérieure de sa part en ce sens se heurtera à l'invariable réponse du département de la Guerre qu'il s'agissait d'un champ de manœuvres dont ne pouvait se dessaisir la garnison. L'Aéro-club de Douai s'étant dès 1947 installé sur l'aérodrome de Vitry-en-Artois, son espoir de retour sur son terrain d’origine "auquel s'attachaient de glorieux souvenirs" et près duquel il disposait d'installations inutilisées, s'évanouira définitivement lorsque, après 1958, il ne sera plus question de l'aménagement aux normes O.T.A.N. de la plate-forme de Vitry envisagé deux ans auparavant. |
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