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Aérodrome de DUNKERQUE - MARDYCK
et terrain privé de DUNKERQUE - SAINT-POL (Nord)

Non mentionnée sur le dernier Aéro-guide de l'Aéro-club de France publié avant août 1914, l'existence, à 1 km à l'ouest de Dunkerque, d'un terrain d'atterrissage "aux abords dégagés" était par contre signalée par son édition destinée à la même époque aux officiers aviateurs.

Désigné sous l'appellation de Dunkerque - Saint-Pol, ce terrain ne réapparut qu'en 1930 sur le Bulletin de la Navigation Aérienne, en tant que "aérodrome privé ouvert au public de 650 m x 400 m", pour n'y plus jamais à nouveau figurer.

La décision d'aménager un aérodrome un peu plus à l'ouest sur le territoire des communes de Mardyck et de La Grande-Synthe fut prise par le ministre de l'Air en début 1936.

La proposition faite alors aux collectivités de participer aux dépenses d'installation de cet aérodrome fut accueillie diversement. Ainsi est-ce la municipalité de Malo-les-Bains qui, avec l'espoir non dissimulé de voir son nom figurer dans la dénomination de l'aérodrome, proposa d'apporter la contribution que la ville de Dunkerque ne semblait pas par contre disposée à voter.

Prescrivant en début juin que les terrains seraient acquis selon les dispositions tout nouvellement instituées par les décrets-lois du 30 octobre 1935, le ministre de l'Air souligna l'intérêt qu'il attachait à la réalisation d'urgence du projet en décidant que le terrain d'emprise soit occupé dès que le directeur du port serait en mesure de passer les marchés d'aménagement.

En fait, les circonstances économiques du moment et la pression des entrepreneurs – que les premières mettaient dans l'impossibilité d'étudier leurs offres – conduisirent, moins d'un mois après, ce même directeur à ajourner quelque temps les adjudications qu'il était déjà prêt à lancer.

Au plan domanial, les 72 ha (aplat orangé sur la carte) de la future emprise appartenant pour leur presque totalité à deux propriétaires, les difficultés ne vinrent que de leurs fermiers, locataires ou occupants. La mise en route de la procédure d'urgence et l'intervention de l'expert judiciaire suffirent pourtant à ce qu'il ne fût pas besoin d'aller plus loin.

Parmi ces locataires figurait le Club aéronautique de Dunkerque, pour 13,5 ha loués depuis peu dans l'angle sud-est de l'emprise à constituer. Celui-ci ne revendiquait toutefois guère plus que ce que prévoyait le projet, à savoir la possibilité de conserver le hangar et le club-house qu'il avait édifiés sur le terrain et de bénéficier sur le nouvel aérodrome des mêmes facilités aéronautiques que précédemment.

L'Armée de l'Air n'en occupa naturellement pas moins lesdits  hangar et club-house en septembre 1939. Elle réquisitionna surtout, en mai 1940, une bande de 22,5 ha (délimitée en rouge sur le plan) prolongeant vers l'ouest la partie nord-ouest de la plate-forme de manière à pouvoir assurer la dispersion des avions. Elle prit également possession, hors de toute formalité, d'un certain nombre de parcelles pour l'occupation desquelles les propriétaires connaîtront, par la suite, les plus grandes difficultés à être indemnisés "des dégâts très importants commis aux cultures par des chevaux de l'Armée française"…

Prenant à leur tour possession des lieux dès le 4 juin 1940, les Allemands laisseront, à leur départ et en dehors du terrain appartenant à l'État, une piste en béton de 600 m x 40 m et un dispositif de dispersion également bétonné (les infrastructures allemandes sont reportées en noir sur le plan).

Les réquisitions françaises de 1940 ayant été formellement levées en 1943 de manière à pouvoir indemniser les ayant droits, les parcelles occupées par les Allemands seront placées sous ce régime à la Libération de manière à préserver la valeur aéronautique du terrain. Afin toutefois de réduire au maximum l'impact de cette mesure conservatoire, le ministre des Travaux publics, des Transports et du Tourisme décidera, en février 1949, de limiter celles-ci à :
- une bande terminale de sécurité de 50 m en extrémité ouest de la piste,
- des zones latérales de sécurité délimitées :
- au sud, par une parallèle à 75 m de l'axe,
- au nord, par une bande de terrain de 10 m de largeur au-delà de la voie de circulation,
ensemble qui restera loué jusqu'à la fermeture de l'aérodrome.

Condamné en effet à disparaître par l'extension vers l'ouest du port de Dunkerque, l'aérodrome de Mardyck devra même, du fait de la progression des travaux portuaires, être fermé par NOTAM en août 1967 avant qu'un arrêté ministériel n'annule, trois mois après, les autorisations administratives en vertu desquelles il avait été créé trente  ans plus tôt.


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