La décision de créer la plate-forme d’atterrissage de Ghisonaccia - Aghione fut prise par le ministre de l’Air en avril 1939.

Mobilisant une surface d’environ 40 ha (aplat orangé sur la carte), "en nature de maquis et de broussaille… ne paraissant pas se prêter facilement à une mise en culture par suite de son état de sécheresse", le projet comportait, outre l’aménagement de la plate-forme, l’amélioration sur 3 km environ du chemin vicinal (actuelle R.D. 443) la raccordant à l’ancienne route forestière (actuelle R.D. 343).

Les travaux devant être exécutés en extrême urgence, l’occupation du terrain fut dès le 19 mai 1939 permise par arrêté préfectoral. La décision ministérielle prescrivant l’expropriation de l’emprise nécessaire n’étant intervenue qu’en novembre, après qu’aient été établis les plan et état parcellaires, l’ordonnance d’expropriation fut rendue par le président du tribunal civil de Bastia le 15  mars 1940.

En octobre de cette même année 1940, le secrétaire d’État à l’Aviation demanda au général commandant la 1^ère Région aérienne d’arrêter les opérations d’acquisition concernant plusieurs terrains de Corse dont celui d’Aghione.

La propriété ayant toutefois déjà été transférée par l’effet de l’ordonnance d’expropriation, le service du Génie fut invité à rechercher, de concert avec l’administration des Domaines, dans quelles conditions pourrait être négociée sa rétrocession aux propriétaires intéressés.

Il devait, plus particulièrement, être examiné s’il ne pouvait être passé avec les propriétaires qui y consentiraient, une convention aux termes de laquelle l’État renoncerait aux effets et au bénéfice de l’ordonnance d’expropriation et accorderait à ceux qui en feraient la demande – et ce conformément aux dispositions du décret-loi du 8 août 1935 – la remise des terrains dont ils étaient anciens propriétaires.