Aérodrome militaire de HAGUENAU (Bas-Rhin) | ||||||
Trouvant son origine sous l'administration allemande, en 1917, la situation domaniale de l'aérodrome de Haguenau n'échappera à sa complexité qu'à la fin des années cinquante… Ainsi a-t-il pu être établi que les Allemands avaient, en 1917, déboisé des terrains (ensemble délimité en violet sur la carte) en vue d'un usage purement aéronautique, terrains qui, pour une part importante, continuèrent après leur départ d’appartenir à la ville de Haguenau. Cette situation fut régularisée en 1922 par une convention aux termes de laquelle la commune "concédait" au département de la Guerre la jouissance gratuite des emprises lui appartenant. Figurant parmi les "centres d'aviation militaire sur lesquels les avions de l'aéronautique commerciale pouvaient atterrir" dont la liste fut publiée en 1920 par le Bulletin de la Navigation Aérienne , le terrain fit, sur décision prise par le ministre de la Guerre en 1922, l’objet d'un partage entre l'Armée de Terre et l'Aéronautique militaire (segment de droite dont les extrémités sont fléchées sur le plan). En fait, cette séparation semble être restée théorique, la partie destinée à l'aviation n'ayant jusqu'en 1940 jamais cessé d'être utilisée par les troupes montées de la place de Haguenau. Déclaré fermé à la circulation aérienne publique à partir de 1931, l'aérodrome de Haguenau n’en continuera pas moins de figurer sur les listes d'aérodromes publiées par le Bulletin de la Navigation Aérienne. Reprenant possession des lieux en juin 1940, les Allemands choisirent d'en faire un véritable aérodrome. Ainsi en repoussèrent-ils les limites (jusqu'à celles tracées en bleu-vert sur le plan) afin d'y construire deux pistes bétonnées de respectivement 980 m x 50 m et 1 035 m x 50 m ainsi qu'une voie de circulation reliant trois de leurs extrémités (les infrastructures allemandes sont reportées en noir sur le plan). Au départ de l'armée américaine, le terrain d'origine fut repris en gestion par les services du Génie tandis que ceux des Ponts et Chaussées furent chargés par le département des Transports de régulariser le sort des anciennes réquisitions allemandes. Il faudra attendre le milieu des années cinquante pour que les deux administrations conviennent de clarifier définitivement la situation domaniale du terrain d'Haguenau de manière à y concilier l'existence d'un aérodrome – dont l'ouverture à la circulation aérienne publique avait été prononcée par l'arrêté ministériel du 6 février 1947 – et la possibilité pour l'Armée de Terre de faire circuler des chars entre le camp d'Oberhoffen et l'embranchement de la voie ferrée, dont la location et l'entretien avaient toujours été à sa charge.
La ville de Haguenau devenant de ce fait seule interlocutrice du département des Transports, il pourra être convenu avec elle qu'elle céderait à l'État, pour les besoins de l'aérodrome, la jouissance de tous les terrains incorporant la piste nord / sud et situés à l'ouest d'une ligne ménageant le long de celle-ci une marge de 50 m. Par la suite et afin que la zone industrielle du sud de la ville puisse s'étendre sur une partie du domaine aéronautique sans porter préjudice aux activités de l'aérodrome, la municipalité de Haguenau s'engagera vis-à-vis de l'État à devenir seule propriétaire de l'emprise de l'aérodrome et à en assurer la gestion. |
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