Avait également été entreprise, dès 1928, en bordure de l’anse de Poulmic, sur la presqu’île de Crozon, la création d’une base de l’aéronautique navale qui était prévue comporter à la fois une nouvelle hydrobase également ouverte aux aéronefs civils et un aérodrome à usage par contre exclusif.

Déclarée d’utilité publique par décrets des 19 juin 1928 et 25 mars 1930, l’acquisition des 148 ha nécessaires à cette création fit l’objet d’un jugement d’expropriation en date du 24 juin 1930. 57 ha supplémentaires furent expropriés entre 1932 et 1934, permettant l’accueil d’une station radioélectrique et l’édification de logements destinés au personnel de la base (les 205 ha constituant l’emprise totale de cette dernière sont couverts par un aplat bleu sur la carte).

Les travaux d’aménagement de l’aérodrome sur la croupe dominant l’espace environnant n’intervinrent qu’en 1935, après achèvement des travaux de terrassement et de construction des ouvrages maritimes (jetées, perrés, terre-pleins,…) entrepris à partir de 1930.

Ils seront complétés, en 1939, par la construction d’une piste de 900 m x 40 m simplement constituée d’une couche de béton de 15 cm coulée sur une forme de 8 cm d’épaisseur puis découpée en rectangles de 6 m x 5 m.

Ayant pris possession des lieux, dont la topographie ne permettait pas qu’ils s’en échappent aussi librement qu’ailleurs, les Allemands portèrent à 1 130 m la longueur de la piste et dotèrent l’aérodrome d’un dispositif de dispersion (incorporant la piste construite avant leur arrivée, les infrastructures allemandes sont reportées en noir sur la carte). Ils aménagèrent aussi, à la fois sur la base et hors emprise de celle-ci, des installations radioélectriques et des ouvrages de captage de sources.

Tandis qu’il confirma l’ouverture à la circulation aérienne publique du plan d’eau, l’arrêté ministériel du 6 février 1947 interdit l’aérodrome à celle-ci en raison de son affectation exclusive.

À noter enfin que, provisoirement installée à la Libération sur la base aéronavale de Lanvéoc - Poulmic, l’École Navale verra son nouvel emplacement définitivement confirmé au tout début des années soixante.