Base de l'Aéronautique navale de LORIENT - LANN-BIHOUÉ (Morbihan) | ||||
En accord avec celui de la Marine, le ministre de l’Air prit en novembre 1939 la décision d’attribuer à l’Aéronautique navale l’aérodrome que la chambre de commerce de Lorient avait entrepris d’aménager l’année précédente sur le territoire de la commune de Ploëmeur, et d’étendre son emprise de manière à disposer de bandes d’envol de 1000 m de longueur. Instruction fut ainsi donnée à l’amiral - préfet maritime de procéder, dans un premier temps et par voie de réquisition d’usage, à la prise de possession immédiate des 45 ha (aplat bleu sur la carte) qui avaient été expropriés pour le compte de la chambre de commerce en juillet 1938. L’opération devait se poursuivre par leur acquisition, en utilisant au besoin la procédure d’expropriation organisée par le décret-loi du 30 octobre 1935, ainsi que par celle des terrains nécessaires à l’extension de l’aire d’envol. En fait, la cession par la chambre de commerce à l’État put intervenir à l’amiable dès décembre 1939 tandis que les parcelles privées complémentaires donnèrent lieu, dès janvier 1940, à des promesses de vente comportant une clause de prise de possession immédiate. L’acquisition de ces dernières parcelles fit toutefois l’objet d’une décision de non poursuite de la part du secrétaire d’État à l’Aviation en décembre 1940. D’autre part, le règlement à la chambre de commerce du montant accepté ne sera soldé qu’en 1943, après qu’ait été démêlée la situation résultant de ce que la chambre et l’État avaient successivement consigné la même somme correspondant aux parcelles expropriées par la première en 1938 et grevées d’inscriptions hypothécaires. Prenant possession des lieux, les Allemands s’établirent sur près de 1 050 ha englobant plusieurs fermes et autres lieux habités (les limites de l’emprise réquisitionnée sont reportées en bleu foncé sur la carte là où elles s’éloignent de celles indiquées en rouge de la base actuelle de Lann-Bihoué). Ils y construisirent deux pistes sécantes bétonnées de 2 000 m et 2 100 m de longueur et de 80 m de largeur ceinturées par une voie de circulation desservant notamment un important dispositif de dispersion (les infrastructures allemandes sont reportées en noir sur la carte). "L’intérêt national commandant le maintien de l’aérodrome dans le patrimoine aéronautique", 770 ha furent, après la Libération, maintenus sous réquisition jusqu’à ce qu’un décret de portée générale, portant date du 28 février 1947, ne permette plus la reconduction de cette situation d’attente. L’Aéronautique navale se trouva de ce fait occuper sans titre les terrains constituant la base aérienne. Finalement, les limites de celle-ci ayant été ajustées en accord avec les ministères de l’Agriculture et de la Reconstruction, un décret du 18 août 1949 déclarera d’utilité publique les travaux à réaliser pour l’aménagement de la base et autorisera qu’il soit procédé par voie d’expropriation aux acquisitions nécessaires. L’appel à la procédure simplifiée instituée par le décret-loi du 30 octobre 1935 exigeant en outre que l’opération soit déclarée urgente, tel sera l’objet d’un second décret portant date du 5 octobre 1949. |
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