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L’édition de 1914 de l’Aéro-guide publié sous
le patronage de l’Aéro-club de France et de l’Aéro-club
de Belgique pour les Touristes de l'Air faisait état de
l’existence à Maubeuge d’un centre militaire, port
d’attache de dirigeables. |
Le Guide Michelin pour les officiers aviateurs de 1914 portait la même mention et donnait un plan de situation, dont la confrontation avec une carte d’état-major permet de confirmer que le centre militaire en question était implanté près du hameau du Pont-Allant, au nord-est de Maubeuge. |
L’histoire locale1 apporte un certain nombre d’informations sur le terrain du Pont-Allant ainsi que sur les autres sites aéronautiques de Maubeuge. |
Un meeting se tint en septembre 1910 sur un terrain improvisé (vraisemblablement loué pour l’occasion) près du champ de tir du Pont-Allant, dit aussi de la plaine d’Assevent. |
Entre 1910 et 1912, un hangar pour dirigeables fut construit en bordure de la Sambre, à proximité immédiate de Maubeuge et au sud de l’emplacement cité ci-dessus. |
Toujours à la même période, un terrain d’aviation militaire fut créé le long de la route de Maubeuge à Jeumont, à la sortie du faubourg de Pont-Allant, en bordure du champ de tir, sur 25 ha environ de parcelles non bâties qui furent expropriés en 1912. Pendant les hostilités, ce terrain, dit du Pont-Allant, fut occupé par une escadrille de Deperdussin jusqu’en juillet 1914, puis utilisé par des escadrilles anglaises et enfin par les Allemands. |
Cet aérodrome figura à partir de 1920, sous le seul
nom de Maubeuge et de manière épisodique, sur les listes
du Bulletin
de la Navigation Aérienne, tout d’abord
parmi les ″centres d’aviation militaire avec terrain d’atterrissage
sur lesquels les avions de l’Aéronautique commerciale
peuvent atterrir″, puis sous diverses appellations successives
(dimensions de 600 m x 400 m) : terrain non entretenu offrant
une plate-forme d’atterrissage, champ
de manœuvres, terrain
de secours, terrain de l’Aéronautique
militaire 3ème catégorie, aérodrome
d’État, terrain de l’Armée de l’Air
et enfin, en juillet 1937, aérodrome d’État fermé à la
circulation aérienne publique. |
Dans l’entre-deux-guerres, le terrain du Pont-Allant fut le siège de fêtes aériennes. Il ne retrouva pas d’activité militaire lors de la deuxième guerre mondiale et fut alors rendu à l’agriculture. |
Maubeuge disposa enfin d’un quatrième site aéronautique,
celui de Maubeuge
– Elesmes, implanté non pas comme les trois
premiers sur la commune même, mais sur celles du Vieux-Reng,
d’Elesmes et de Villers-Sire-Nicole, au nord-est de Maubeuge.
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L’arrêté du 6 février 1947 prononça la fermeture des deux aérodromes de Maubeuge à la circulation aérienne publique en raison du mauvais état de la plate-forme, à titre provisoire pour le terrain d’Elesmes, mais définitif pour celui de… Pont-Albert.
En fait, il s’agissait bien là du terrain de Maubeuge - Pont-Allant, l’erreur d’appellation concernant le lieudit d’où le terrain tenait son nom étant apparemment assez fréquente. |
_____________________________________ 1
Jack Guillemin, Maubeuge et la conquête de l’Air –
Tome I, L’année 1910 - Le meeting du Pont-Allant,
1986. Du même auteur, Des aviateurs méconnus - La Salmagne
1939-1940, Association Renaissance Vauban-Maubeuge, 1998.
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