Aérodrome de MORLAIX - MARÉCHAL FOCH (Finistère) dit par la suite de MORLAIX - PLOUJEAN |
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Le projet de créer un aérodrome desservant Morlaix et sa région fut formé dès 1932 par la chambre de commerce de la ville. Après de nombreuses démarches ayant abouti au concours de l'État et à la participation des collectivités locales, le choix de l'emplacement définitif du terrain se porta sur Ploujean en mars 1935. Les travaux commencèrent en 1936 et se poursuivirent jusqu'à l'inauguration officielle, en mai 1939, de l'aérodrome "Maréchal Foch" situé à proximité immédiate de la propriété de l'ancien généralissime. A la veille de la guerre, Morlaix possédait donc un terrain d'aviation de 33 ha (aplat vert sur l'extrait de carte) doté d'une aérogare et d'un hangar. Il connaissait une certaine activité due principalement à la présence d'une section d'aviation populaire. La guerre survint sur ces entrefaites et avec elle la présence de l'Armée de l'Air d'abord, puis de l'Occupant surtout. La chambre de commerce perdit alors tout contrôle sur cet aérodrome qu'elle avait créé. Ayant pris possession du terrain, les autorités allemandes le développèrent dans de telles proportions qu'à la fin des hostilités il occupait une emprise d'environ 300 ha (dont les limites sont portées en bleu-vert sur le plan) incorporant, au nord, le manoir de Traonfeunteniou laissé par le Maréchal Foch à sa famille. Elles y effectuèrent d'importants aménagements comprenant, outre la piste bétonnée de 1 200 m x 60 m, des voies de circulation développant 5 600 m de longueur et donnant accès aux différents hangars dispersés autour du terrain (les infrastructures allemandes sont reportées en noir sur le plan). Laissant leurs infrastructures à leur départ, les Allemands firent, par contre, sauter alors entre autres bâtiments l'aérogare et le hangar de la chambre de commerce. L'Armée de l'Air ayant décidé en fin 1945 d'abandonner le terrain, la direction des Bases aériennes prit en mai 1946 une position analogue pour l'Aviation civile et décida par-là même de rendre les terres à leurs propriétaires. Protestant contre cette décision, la chambre de commerce fit notamment valoir que l'abandon du terrain coûterait plus cher en remises en état que l'acquisition de la superficie nécessaire à la conservation de l'essentiel des installations allemandes. A cet argument s'ajoutaient, au plan local, ceux que Morlaix était au centre d'une région touristique et agricole extrêmement riche et que l'aérodrome n'était distant du centre ville que de 3 km. Suite à une mission de contrôle aéronautique, en novembre 1946, il apparut en effet que, si le développement donné à ce terrain dépassait les besoins du temps de paix, il était cependant indispensable d'intégrer dans le patrimoine aéronautique national l'essentiel des installations créées par l'Occupant sur un espace de 83 ha dont le ministre chargé des Transports fixa les limites en juillet 1947. Afin, par contre, d'éviter que l'État n'ait ultérieurement à supporter les charges d'aménagement, d'entretien et d'exploitation de l'aérodrome, dont l'intérêt national était jugé limité, il sera finalement décidé en mars 1952 que les terrains constituant l'extension de l'aérodrome seraient acquis par l'État avec l'aide des collectivités locales, puis mis à la disposition de la chambre de commerce dans le cadre d'une convention mettant ces obligations à sa charge. |
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