La plate-forme d’opérations de Nancy - Azelot (aplat orangé sur l’extrait de carte) fut aménagée en 1939 par le Génie militaire sur 77 ha de terrains acquis à cette fin dans des conditions qui n’ont malheureusement laissé aucune trace dans les archives de l’Aviation civile.

Ces archives sont par contre intéressantes en ce qu’elles décrivent les travaux effectués par l’armée américaine sur le terrain laissé avant eux en l’état par l’occupant allemand.

Situé sur une croupe bien dégagée sur un plateau vallonné entre la Meurthe et la Moselle, l’emplacement, qui avait été choisi avant 1940 pour une utilisation omnidirectionnelle, ne pouvait accueillir la longueur de piste, dont avaient besoin les Alliés, que selon l’orientation nord / sud qui se trouvait être intermédiaire entre les vents de sud-ouest, dominants en été, et ceux de nord-est en hiver.

C’est ainsi que, sortant des limites de l’emprise appartenant à l’État, les Américains établirent sur cette croupe une piste nord/sud de 1600 m x 36 m constituée, dans un premier temps, par une toile bitumée maintenue par un simple grillage métallique sur le sol préalablement compacté. Ce complexe opérationnel s’étant révélé insuffisant, il fut par la suite recouvert d’un lit de gravillons et d’un assemblage de plaques métalliques perforées.

Davantage sollicitées, les voies de circulation et les aires de stationnement (l’ensemble des infrastructures américaines est reporté en noir sur le plan) donnèrent lieu, avant déroulage de la toile bitumée, à la réalisation d’un hérisson en matériau calcaire recouvert d’une couche épaisse de galets de Moselle.

Les Américains ayant démonté leurs tôles perforées et le terrain ayant été ramené à ses dimensions d’origine, l’état de la plate-forme conduisit à ce que l’aérodrome soit "provisoirement" interdit à la circulation aérienne publique par l’arrêté ministériel du 6 février 1947.

Affecté à titre principal à l’Armée de l’Air sans que sa destination et, par suite, son schéma d’aménagement soient arrêtés, l’aérodrome de Nancy - Azelot se verra réduit à sa destination d’origine faute, passé le 1^er avril 1947, de pouvoir maintenir sous réquisition les extensions américaines.

Loué, quelque temps encore, pour plus de la moitié de son emprise à la Société nationale de vente des surplus, la plate-forme renouera finalement en 1954 avec sa destination aéronautique en servant à l’entraînement des pilotes d’observation de l’artillerie à l’atterrissage en terrain court. Elle se verra alors dotée par le Génie d’une bande de 460 m x 20 m dans la partie sud de l’emprise.

Convoité par l’aviation légère, l’aérodrome fera successivement l’objet d’un plan d’aménagement minimal, de sa mise en œuvre et d’une ouverture provisoire en juin 1959.