Aérodrome d'ORLÉANS - SARAN (Loiret) | ||||
De manière à fixer chez elle la présence d’un régiment d’artillerie, la municipalité d’Orléans avait en avril 1910 conclu une convention avec le ministère de la Guerre, aux termes de laquelle un ensemble foncier de 40 ha (délimités en vert sur l’extrait de carte) serait, à Saran, mis à la disposition de l’État afin qu’y soit établi un champ de manœuvres. Animée par "l’intérêt patriotique que présente le développement de notre aviation militaire", la ville d’Orléans s’engagea à nouveau en août 1912 à mettre "en toute propriété" à la disposition du ministère de la Guerre 50 ha (délimités en rouge sur le plan) de terrains contigus aux précédents afin qu’y fût installé un centre d’aviation militaire. On notera au passage qu’à cette époque, l’autorité militaire tolérait l’activité de l’Aéro-club du Centre sur le champ de manœuvres des Groues (délimité en violet sur le plan) et donnait facilités d’atterrissage sur le champ de tir de Cercottes situé plus au nord en lisière de la forêt de même nom. Dans le cas où le ministère de la Guerre ne donnerait pas suite à son projet d’établissement comme dans celui où le centre viendrait à être supprimé, l’État s’engageait, quant à lui, à rembourser, sur les soixante quinze années suivant la signature de la convention, les dépenses engagées inutilement par la municipalité. L’acquisition de ceux nécessaires au centre d’aviation ayant été, par décret, déclarée d’utilité publique "pour le service militaire", l’ensemble des 90 ha de terrains acquis par la ville put être cédé gratuitement à l’État en mai 1915. Ayant, après la guerre, fait construire un bâtiment destiné à loger un gardien et à accueillir un atelier, édifier un hangar et aménager une cave à essence, le service de la Navigation aérienne put ouvrir en juillet 1921 le terrain de secours d’Orléans - Saran sur la route aérienne de Paris à Bordeaux. Ce changement d’usage sera acté en 1924 par une convention entre la ville d’Orléans, le ministère de la Guerre et le sous-secrétariat d’État de l’Aéronautique et des Transports aériens, ce dernier s’engageant à verser à la municipalité une somme de 100 000 F en réparation du préjudice subi par elle du fait de la non-création du centre d’aviation militaire. L’aérodrome conserva ses dimensions d’origine et ne connut avant 1939 d’autre évolution notable que celle de devenir également terrain de secours militaire en 1928. Non aménagé par les Allemands ni par les Alliés, l’aérodrome d’Orléans - Saran ne fut ouvert qu’aux appareils lents et légers par l’arrêté ministériel du 6 février 1947. Doté par la suite d’une piste de 760 m x 22 m, à laquelle sera accolée une bande en herbe de 610 m, l’aérodrome de Saran sera utilisé par l’armée américaine à la disposition de laquelle avait été mise, en 1951, une bande de terrain d’environ 150 m de largeur longeant la limite sud de la plate-forme pour l’équipement de sa ligne de communication. Le développement de l’agglomération orléanaise conduira toutefois, dès cette époque, à imaginer que l’aérodrome puisse un jour être déplacé. Cette perspective deviendra effective en 1974 grâce à la création, par le département du Loiret, de l’aérodrome de Saint-Denis-de-l’Hôtel. |
||||
|
||||