La station douanière de Perpignan - Llabanère fut créée en 1924 par le service de la Navigation aérienne selon une configuration (aplat bleu sur l’extrait de carte) qui resta inchangée jusqu’à la fin des années trente.

Il est à noter que les négociations engagées avec les propriétaires ayant rapidement abouti, la procédure prescrite faisant appel aux décrets-lois du 30 octobre 1935 n’eut pas à être employée.

En mars 1941, à la demande du secrétaire d’État à l’Aviation , une commission se réunit sur place afin de déterminer les infrastructures dont devait être doté l’aérodrome. Ainsi fut-il jugé nécessaire de prévoir deux pistes "en dur" de 750 m selon la direction S-E / N-O et de 700 m extensible à 1 200  m selon l’axe d’atterrissage par mauvaise visibilité. Ces pistes devaient avoir "un revêtement en béton de 20 cm d’épaisseur dont les deux tiers en graviers roulés et le tiers supérieur en gravillons de carrière, en évitant les gravillons lamellaires".

Les Allemands, n’ayant pas les mêmes objectifs que nos experts, se contentèrent, après avoir pris possession des lieux, d’exécuter tout autour du terrain d’importants travaux pour sa défense ainsi que pour le cantonnement de leurs troupes et de construire un réseau de dispersion relativement réduit pour leurs avions (les infrastructures allemandes sont reportées en noir sur le plan).

Ils entreprirent, par contre, d’aménager une bande d’envol non revêtue de grandes dimensions dans le triangle formé par les villages de Salses au nord et de Saint-Hippolyte à l’est ainsi que par le Mas de la Garrigue au nord-est de Rivesaltes.

La question se posa donc, à la Libération, de savoir lequel des deux sites de Llabanère et de Saint-Hippolyte était le mieux désigné pour accueillir l’aéroport de Perpignan.

Le seul inconvénient présenté par le premier de ces deux sites était la nécessité de faire franchir à la piste orientée suivant la Tramontane et les vents marins le torrent de Llabanère qui constituait jusque là la limite nord de l’aérodrome. Cet inconvénient ne fut pas jugé déterminant de sorte que, le 20 janvier 1947, le ministre des Travaux publics et des Transports retint le terrain de Llabanère comme aérodrome destiné à desservir la région de Perpignan.