Aérodrome de ROUEN - ROUVRAY (Seine-Maritime) | ||||||
Contrairement à tout ce qui s’est écrit depuis la dernière guerre au sujet de l’aérodrome de Rouvray, l’activité aéronautique de ce site s’est développée non pas à partir du terrain de Mardrillet (aplat bleu sur l’extrait de carte), loué en 1930 par l’Aéro-club de Normandie à la ville de Rouen, mais bien à partir du champ de manœuvres contigu à ce dernier (délimité en violet sur le plan). L’extrait de carte figurant sur l’Aéro-guide de 1914 porte en effet déjà indication de cet emplacement aménagé en terrain d’atterrissage par l’Aéro-club Rouennais. La guerre étant passée, le "champ de manœuvres" de Rouvray n’apparaîtra pour la première fois comme "pouvant être utilisé éventuellement" qu’en 1926 - donc bien avant 1930 - sur la liste des aérodromes publiée périodiquement par le Bulletin de la Navigation Aérienne depuis 1921. Désigné ensuite comme "terrain de secours", il sera dit, immédiatement après la loi du 30 juin 1933 définissant le domaine de l’Air, "aérodrome d’État, terrain de l’Armée de l’Air et terrain privé en cours de réalisation". Il sera alors décrit comme ayant une aire d’atterrissage de 600 m x 400 m contre 500 m x 400 m incorporant donc une partie des terrains loués par l’aéro-club à la ville. Ces dimensions ayant été portées à 900 m x 520 m en 1937, l’aérodrome occupa dès lors la plus grande partie des 31 ha du champ de manœuvres. Ce ne sont donc pas les Alliés qui, occupant l’aérodrome et aménageant sur le "terrain de manœuvres" voisin une bande de 600 m x 40 m, firent que "une partie de celui-ci se trouve rattachée à l’aérodrome" mais l’aéro-club qui, prenant en location 23 ha appartenant à la ville, a agrandi la plate-forme militaire qu’il était déjà autorisé à utiliser. Cette vision différente des choses conduira le département de la Défense à n’accepter, dans un premier temps, que provisoirement l’exercice d’une activité d’aéro-club sur l’ancien champ de manœuvres puis à revendiquer sa restitution lorsqu’une unité d’infanterie sera annoncée, en 1951, devoir rejoindre la garnison de Rouen. Elle conduira, à la même époque, le ministère de l’Agriculture à rappeler que le terrain de manœuvres occupé par le "prétendu aérodrome" avait fait partie de la forêt de Rouvray avant d’être affecté, en 1883, au département de la Guerre et que, entre autres conditions, il avait alors été convenu qu’en cas d’abandon de tout ou partie des terrains en cause par le Service militaire, les surfaces ainsi délaissées devraient faire retour à l’Administration forestière.
La conclusion s’étant forgée par la suite des possibilités réduites de l’aérodrome, sa fermeture et le transfert de son activité sur Rouen - Boos seront décidés en décembre 1968. |
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