Aérodrome communal de SAINT-ÉTIENNE - BOUTHÉON (Loire) | ||||
Aérodrome au sens premier du terme, siège d’une école d’aviation, gardé nuit et jour, le terrain de Bouthéon était parmi les plus renommés avant août 1914 au point qu’il figurait sous ce nom et non sous celui de la ville de Saint-Étienne parmi les 224 sites répertoriés par la dernière édition de l’Aéro-guide de l’Aéro-club de France. Il faut remarquer en outre sur l’extrait de carte de l’Aéro-guide que le terrain se prolongeait alors à l’ouest au-delà de la voie ferrée, de manière vraisemblablement à séparer physiquement les spectateurs des évolutions en circuit fermé des aéronefs. Situé hors des routes aériennes du plan Saconney, l’aérodrome de Saint-Étienne - Bouthéon ne réapparaîtra qu’en 1932 sur les listes publiées par le Bulletin de la Navigation Aérienne. D’une superficie de 43 ha, les terrains d’assiette de la plate-forme (aplat vert sur l’extrait de carte) étaient alors loués à la ville de Saint-Étienne par la commune de Bouthéon. La création de cet aérodrome communal donna lieu le 29 mars 1935 à une convention fixant notamment la participation de l’État. Limité au sud par un simple chemin rural, au nord et à l’est par la voirie départementale et à l’ouest par le mur de la voie ferrée de Saint-Étienne à Roanne, le terrain s’avéra vite de dimensions insuffisantes, notamment pour les avions postaux y faisant escale, puisqu’il ne mesurait que 700 m dans le sens nord / sud et 750 m d’est en ouest. En fait, l’extension souhaitable du terrain (aplat orangé sur la carte) put être effectuée sans difficultés vers le sud (19 ha) et à moindre coût vers l’est (10 ha) jusqu’à porter à environ 1 000 m la longueur des deux lignes d’envol. L’intérêt attaché à ce que Saint-Étienne devienne accessible aux avions lourds de l’époque conduisit le ministre de l’Air à décider en septembre 1938 de porter au taux maximal autorisé la participation de l’État à la réalisation de cette double extension. Un avenant à la convention du 29 mars 1935 fut conclu à cet effet le 30 novembre 1938. Faisant appel à des crédits ouverts au titre du plan des travaux ruraux et urbains, cette participation permettait, en vertu d’un décret du 7 septembre 1936, l’emploi de la procédure simplifiée introduite, pour les travaux militaires, par les décrets-lois du 30 octobre 1935 pour peu qu’un décret déclaratif d’utilité publique soit pris sur simple proposition du ministre de l’Intérieur. Ce décret n’était toujours pas intervenu lorsque l’aérodrome fut réquisitionné en septembre 1939 pour les besoins de la Défense nationale. Divers travaux de drainage, d’adduction d’eau et d’alimentation électrique y furent alors exécutés par l’État qui, fait assez rare, construisit une amorce de 400 m d’une piste en béton de 40 m de largeur destinée aux avions de 40 t (amorce reportée en noir sur la carte) dont la longueur après achèvement devait être de 800 m. Cet élément d’infrastructure sera neutralisé par les Allemands par 6 tranchées de 1 m de largeur ouvertes à l’explosif. Intervenu le 14 mars 1940 alors que l’aérodrome était réquisitionné et remanié par l’État, le décret déclarant d’utilité publique et urgente l’acquisition des terrains devant constituer son extension ne pouvait, après juin, qu’inviter le maire de Saint-Étienne à reconsidérer ses priorités et à se retirer au moins provisoirement de l’opération. Considérant l’intérêt que présentait "une réalisation rapide des travaux précédemment envisagés", le secrétaire d’État à l’Aviation du gouvernement de Vichy décida en janvier 1942 de reprendre pour le compte de l’État la réalisation du projet. La maîtrise d’ouvrage n’étant plus communale, il fut décidé de faire appel non plus au plan des travaux ruraux et urbains mais à celui destiné à lutter contre le chômage de manière à pouvoir encore bénéficier des dispositions simplificatrices des décrets-lois déjà cités. Encore fallait-il que l’acquisition des terrains soit déclarée d’utilité publique dans ce nouveau cadre. Tel fut l’objet de l’arrêté du secrétaire d’État à l’Aviation en date du 19 janvier 1942 dont l’aboutissement sera l’ordonnance d’expropriation rendue par le président du tribunal civil de Saint-Étienne le 18 avril 1942. Toutefois, aucun avion n’étant alors appelé à fréquenter l’aérodrome, le secrétaire d’État à l’Aviation prescrivit à la même époque de laisser aux anciens propriétaires l’usage de leurs terrains. La régularisation de la situation de l’aérodrome reçut pour cadre, le 23 septembre 1946, une décision du ministre chargé des Transports le restituant à la ville de Saint-Étienne et cédant à celle-ci, à titre de subvention, aussi bien ses extensions est et sud que les installations et aménagements réalisés par l’État sous le régime de la réquisition. Non gardienné, l’aérodrome n’en fut pas moins ouvert qu’aux seuls avions légers par l’arrêté ministériel du 6 février 1947. |
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