La station frontière de Strasbourg - Entzheim se substitua à la halte aérienne de Strasbourg - Neuhof le 15 février 1923. Elle n’était alors établie que sur 30 ha (aplat bleu sur la carte) acquis deux ans plus tôt des Hospices civils de Strasbourg. Le programme initial d’acquisitions n’était toutefois pas entièrement réalisé puisque 25 ha supplémentaires (hachurés en bleu sur la carte), provenant pour partie encore des Hospices mais aussi d’un grand nombre de propriétaires privés, passeront progressivement sous la main du service de la Navigation aérienne tandis que des actes constitutifs de servitudes seront conclus sur 7 ha en direction du nord-ouest et 3,5 ha en direction du sud-ouest.

Ayant décidé, avec leur accord, que l’aérodrome d’Entzheim serait "l’aéroport commercial définitif de Strasbourg", le ministre de l’Air demanda en 1934 aux collectivités locales d’apporter leur participation aux travaux d’extension qui devaient couvrir 65 ha (aplat orangé sur la carte) et estimés à 7,2 MF.

Ayant fait connaître en 1932 qu’elle était prête à participer à hauteur de 3 MF à une telle entreprise, la chambre de commerce de Strasbourg sera ainsi rejointe, en 1935, par le département du Bas-Rhin et par la ville chef-lieu qui décideront respectivement d’apporter à l’opération 0,5 MF et 1,5 MF.

Le projet ayant été déclaré d’utilité publique en août 1936, son exécution s’interrompra en 1939 avant que n’ait encore été entreprise, au sud-ouest de l’aérodrome, la construction de l’aérogare qui était naturellement prévue être desservie par la route de Strasbourg (actuelle R.D. 392).

Strasbourg étant entre temps devenue le siège d’une station radiogoniométrique principale, un secteur d’atterrissage par mauvaise visibilité fut institué en zone d’approche de part et d’autre d’un axe de descente sensiblement orienté est / ouest. Ce secteur était protégé par un plan d’établissement des servitudes de même que celui encadrant un second axe orienté E-S-E / O-N-O.

Le balisage de nuit allait être réalisé tandis que le dispositif d’atterrissage sans visibilité (radiophare, radiobalises, plots lumineux et projecteur d’approche) pouvait par contre déjà être utilisé lorsque la guerre éclata.

Tandis que le sud du terrain avait été remis en culture, les Allemands établirent sur sa partie est une voie de circulation gravillonnée de 12 m de largeur présentant des refuges pour le garage et la protection des avions lourds et dont le tracé en fer à cheval (fléché sur la carte) développait environ 1 800 m.

Prenant possession des lieux, les Américains n’utilisèrent également que la surface constituée par l’ancien terrain. En mars 1945, par contre, ils entreprirent la construction d’une piste en plaques d’acier destinée à l’aviation française. Initialement prévue ne devoir être que de 1100 m, selon un axe coupant symétriquement la voie de circulation allemande, cette piste - dont la construction sera achevée par une unité française du Génie – verra sa longueur portée à 1 522 m, sa partie est étant sur 700 m extérieure au terrain. Sensiblement parallèles à la piste, deux voies de dispersion se prolongeaient confortablement au-delà de l’extrémité est de celle-ci (des flèches distinguent sur la carte les infrastructures allemandes de celles construites par les américains).

Affecté en juin 1946 au trafic commercial et à l’aviation privée, l’aérodrome d’Entzheim ne conserva des voies de circulation américaines que celle située au nord de la piste pour sa partie située à l’ouest de l’extrémité est de cette dernière. Une bande gazonnée de 1 150 m x 40 m fut en outre aménagée à l’intérieur du terrain pour l’aviation légère, parallèlement à la piste en plaques - elle-même réservée au trafic commercial – et à 400 m au nord de celle-ci.

Ouvert sans restrictions à la circulation aérienne publique par l’arrêté ministériel du 6 février 1947, l’aérodrome de Strasbourg - Entzheim vivra sur ce dispositif jusqu’au tout début des années cinquante où, rompant avec le provisoire, une piste aux caractéristiques de l’Armée de l’Air sera construite selon l’orientation N-E / S-O optimale vis-à-vis du régime des vents comme du relief et des obstacles existants.