Le terrain de Thionville - Basse-Yutz fit son apparition dans le Bulletin de la Navigation Aérienne dès son premier numéro, publié en mai 1920, et ce sur la liste des "centres d'aviation militaire avec terrain d'atterrissage sur lesquels les avions de l'Aéronautique commerciale pouvaient atterrir".

Bien qu'il ait conservé pendant tout l'entre-deux-guerres son unique destination militaire, il fit l'objet, en avril 1925, d'une fiche descriptive avec plan valant instruction aéronautique (l'emprise de l'aérodrome qui y était délimitée est reportée par un aplat bleu sur la carte).

Les dimensions de l'aire d'atterrissage alors indiquées restaient celles de 690 m x 660 m annoncées à son ouverture aux vols civils et demeureront inchangées jusqu'en 1933. Elles seront alors portées à 900 m x 900 m et seront conservées telles quelles jusqu'en juin 1940.

Par contre les casernes, qui avaient été construites en pointe nord-ouest du terrain pour les besoins du centre d'aviation militaire, ne furent occupées par un bataillon de l'Air que jusqu'en 1931. Elles furent alors désaffectées et remises à un régiment d'infanterie qui, sans liaison avec l'aérodrome, y demeura jusqu'en 1939. Cet ensemble se trouvera donc sorti de l'emprise de l'aérodrome.

Non modifié par les Allemands, l'aérodrome reçut de la part des Américains une piste d'envol en grilles métalliques de 1 085 m x 31 m doublée d'un taxiway parallèle incorporant lui-même une aire de stationnement (les infrastructures alliées sont reportées en noir sur la carte).

Interdit "très provisoirement" à la circulation aérienne publique par l'arrêté ministériel du 6 février 1947, l'aérodrome ne verra cette sanction levée qu'en octobre 1950.

Les activités d'aviation légère et sportive seront alors concentrées au nord-ouest du terrain, où l'aéro-club local pourra disposer d'une bande gazonnée N-N-E / S-S-O de 900 m x 35 m aménagée sur l'emplacement de l'ancienne piste en grilles et d'une bande adjacente de 900 m x 150 m destinée aux planeurs. Le reste de l'emprise, en partie inutilisable en raison de son mauvais état, sera alors loti en jardins, à l'est et au sud.

Demeurée jusque là dans le domaine privé de l'État affecté au département des Forces armées, l'emprise du terrain de Thionville - Basse-Yutz sera incorporée en 1953 dans le domaine public aéronautique après que le secrétaire d'État à la Guerre aura accepté de l'abandonner définitivement.

La grave pénurie de logements sévissant à Basse-Yutz, localité en pleine extension industrielle, avait déjà conduit le maire de Thionville à obtenir qu'une dizaine d'hectares soit détachée de l'aérodrome au profit de sa commune.

Les besoins de celle-ci étant bien supérieurs, le ministre chargé des Transports demandera à son service technique chargé des Bases aériennes d'établir d'urgence un avant-projet de plan de masse de l'aérodrome.

Cette étude aboutira à ce que soit envisagé un remaniement complet de l'aérodrome consistant à déplacer la bande d'envol N-N-E / S-S-O et à créer une bande complémentaire E / O de manière, d'une part, à offrir à la ville des terrains plus vastes et mieux adaptés à la création de nouveaux lotissements, d'autre part, à obtenir une amélioration sensible des qualités aéronautiques de la plate-forme.