Aérodromes de VALENCIENNES (Nord) (du terrain de secours de LA BRIQUETTE à la plate-forme d'opérations de PROUVY - DENAIN) |
||||
Aujourd’hui situé en zone urbaine, au sud de l’agglomération valenciennoise, l'emplacement de l'ancien aérodrome de La Briquette avait tout juste eu le temps, avant août 1914, d’être aménagé en "station aérienne" par le Comité national aéronautique . Prenant en 1920 l’initiative de la réouverture de ce terrain d'atterrissage, la ville de Valenciennes compléta les 16 ha constituant l'ancienne plate-forme par 7 ha pris en location. L’ensemble ainsi constitué (aplat bleu sur la partie droite de l'extrait de carte) fut loué au service de la Navigation aérienne en juillet 1922. Cette location pour un délai de dix ans, qui prit rétroactivement effet en 1920, n’était en fait que la formalisation d’une situation existante. D’une part, en effet, un phare aérien indiquant la lettre V avait été installé sur le terrain dès l’été 1920. D’autre part, l’aérodrome de Valenciennes figurait depuis mars 1921 en tant que terrain de secours et aérodrome douanier de la route aérienne de Paris à Bruxelles sur la liste des premiers terrains du S.N.Aé. publiée par le Bulletin de la Navigation Aérienne . À l’expiration du bail, l’État décida d’acquérir l’ensemble loué complété de 45 ha. La situation outre-Rhin n’exigeant pas encore davantage, cette extension n’était commandée que par le fait que cet aérodrome douanier était appelé à être fréquemment utilisé par des "multimoteurs de fort tonnage ayant besoin de rouler au sol sur un parcours étendu". Lancée en 1929, l'enquête préalable à la déclaration d'utilité publique conduisit l'Administration à modifier quelque peu son projet et à abandonner une partie des extensions initialement envisagées. Intervenue sur cette nouvelle définition, en avril 1932, la déclaration d'utilité publique des travaux fut suivie, en août de la même année, par le jugement d'expropriation de 39 ha de terrains à acquérir (hachurés en bleu sur le plan). Les préoccupations militaires se fixeront par contre, en 1936, sur le site de Prouvy, à mi-chemin entre Valenciennes et Denain,sur lequel une plate-forme d’opérations de 99 ha (aplat orangé sur la partie gauche de l’extrait de carte) fut acquise, à nouveau par voie d’expropriations, par les soins de la chefferie du Génie de Valenciennes. Les Allemands, agissant par réquisition, repoussèrent les limites de l'aérodrome de Prouvy - Denain (jusqu'à la ligne tracée en bleu foncé sur le plan) et le dotèrent d’infrastructures en béton (reportées en noir sur le plan) articulées autour de deux pistes de 1 450 m x 50 m et 1 550 m x 50 m. Les Américains occupèrent ensuite le terrain de septembre 1944 à octobre 1946. À leur départ, la Société nationale des surplus s'assura la disposition des lieux jusqu'en fin 1948. L'aérodrome de Valenciennes - Denain n'en fut pas moins ouvert à la
circulation aérienne publique La présence de la S.N.S. se prolongeant sur le terrain de Denain, l'aérodrome de La Briquette dut finalement être ouvert à la circulation aérienne publique en février 1948. La décision "de principe" d’abandonner l'aérodrome "exigu et inextensible" de La Briquette et de reporter toute l'activité aérienne sur celui "vaste et bien équipé" de Prouvy avait pourtant été prise en juillet 1946 par le ministre des Travaux publics et des Transports. Plusieurs années s'écouleront toutefois avant qu'il puisse en être ainsi, en raison du coût que représentait ce transfert et des tergiversations auxquelles donnera lieu le choix de la forme et des dimensions à lui donner et ce malgré la pression qui s'exercera pour que soit libéré le site de La Briquette. Il faudra finalement attendre juillet 1955 pour que l'aérodrome de La Briquette soit rayé de la liste de ceux ouverts à la circulation aérienne publique et… 1969 pour que soit enfin engagée la procédure d'acquisition des terrains à conserver parmi ceux qui avaient été réquisitionnés à Prouvy par les Allemands. |
||||
|
||||