Plate-forme d'opérations de VALENSOLE - CATALANY (Alpes-de-Haute-Provence) |
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Mettant immédiatement à profit les décrets-lois du 30 octobre 1935, la constitution de l'emprise de la plate-forme d'opérations de Valensole - Catalany donna lieu à une ordonnance d'expropriation rendue dès mai 1936 par le président du tribunal civil de Digne et fut conclue sur la base des estimations de la commission arbitrale d'évaluation réunie six mois après. Totalisant à l'origine 78,5 ha, la surface de l'aérodrome fut portée à 84 ha (aplat orangé sur la carte) par décision ministérielle du 27 mars 1939. Mise en route par une nouvelle ordonnance du 25 janvier 1940, la procédure d'expropriation fut rattrapée par les événements de juin 1940 pour un seul propriétaire qui n'avait pas accepté les conclusions de l'expertise judiciaire. L'affaire n'en sera pas moins rapidement soldée sur la base de la décision prise par la commission arbitrale en janvier 1941. Faisant suite aux conventions d'Armistice, le secrétaire d'État à l'Aviation avait entre temps décidé que l'aérodrome devait être donné en location de longue durée pour sa remise en culture. Ainsi un bail à ferme fut-il accordé pour neuf ans à une Société des grands travaux aéronautiques, dont le siège avait été établi à Allègre pour la zone non occupée et avec laquelle un contrat semblable fut conclu pour les aérodromes de Vinon et de Saint-Maximin - Pourrières situés dans le département du Var. N'ayant pas vocation particulière en ce domaine, cette société fit valoir ses difficultés pour demander et obtenir d'une part la réduction de son loyer et d'autre part l'autorisation de sous-louer à une société civile à destination essentiellement agricole constituée par l'un de ses membres. Prenant possession du terrain en début 1943, les troupes italiennes y exécutèrent, en vue de neutraliser l'ancienne aire d'atterrissage, des travaux consistant à creuser, selon deux directions rectangulaires, des tranchées profondes, distantes d’environ 200 m, et complétées tous les deux ou trois mètres par des sillons effectués à la charrue. Tandis que le ministre de l'Air avait en mars 1945 donné pour instruction de résilier le bail de culture au motif que le terrain était "en principe destiné à l'usage de l'aviation militaire", une conférence tenue en avril 1946 conclut que le terrain de Valensole - Catalany - de même d'ailleurs que ceux de Vinon et de Saint-Maximin - ne présentait plus d'intérêt pour l'aviation civile ou militaire. La plate-forme fut donc à nouveau amodiée par l'intermédiaire de l'administration des Domaines, les ministères de la Défense et des Transports étant d'accord pour maintenir jusqu'à nouvel ordre cette situation. Ainsi l’aérodrome de Valensole - Catalany fut-il "très provisoirement" interdit à la circulation aérienne publique par l’arrêté ministériel du 6 février 1947. Ce n'est qu'en 1960 et à la faveur de la fermeture par l'Armée de l'Air de sa station radiogoniométrique installée sur l'aérodrome que les deux départements conviendront définitivement que l'ensemble pouvait être aliéné. C'est alors qu’interviendra une demande de mise à disposition du bâtiment de l'ancienne station, émanant du Laboratoire de physique de l'École Normale Supérieure. Intéressé par les études projetées, le ministère de la Défense donnera son accord, qui aboutira à une convention d'occupation temporaire en mai 1962. Dans les années qui suivront, les aménagements importants, tant de l'ancienne station que du terrain, conduiront le Laboratoire à demander la conclusion d'une forme moins provisoire de l'occupation des lieux. Il n'en faudra pas moins attendre juillet 1969 pour que le ministre des Transports décide le déclassement de l'aérodrome et juin 1973 pour qu'un arrêté interministériel affecte définitivement l'ancien aérodrome au ministère de l'Éducation nationale. |
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