Base aéronavale de BAYEUX - MARTRAGNY (Calvados) | ||||
La décision de créer une base aéronavale à Bayeux fut notifiée par le ministre de l'Air au préfet maritime de Cherbourg le 25 novembre 1939. La Nation étant entrée en guerre, il fut précisé que la prise de possession des terrains devait intervenir non par la voie de l'occupation temporaire mais par celle de la réquisition. Leur acquisition devait ensuite être conduite en utilisant si besoin la procédure d'expropriation instituée par l'un des deux décrets-lois du 30 octobre 1935 . La décision ministérielle prescrivant ce recours fut prise le 23 mai 1940 après que la direction des Travaux maritimes de Cherbourg eût fourni le plan et l'état parcellaires des terrains à acquérir. Ceux-ci totalisaient une surface de 190 ha (hachurée en orange sur la carte) sur les territoires des communes de Martragny et de Vaux-sur-Seulles. Les Allemands purent donc s'installer le 16 juin 1940 sur un terrain partiellement aménagé, réquisitionné depuis près de six mois mais dont aucune partie n'avait eu le temps d'être acquise par l'État. Les options d'achat déjà prises représentaient pourtant, tant en nombre qu'en superficie, sensiblement la moitié des immeubles réquisitionnés. Pour cette raison certainement, plus qu'en prévision de l'usage aéronautique ultérieur de la plate-forme, le secrétaire d'État à l'Aviation décida dans un premier temps qu'il convenait de poursuivre les acquisitions entreprises. Le rapport de la situation que lui fit oralement le directeur des Travaux maritimes conduisit toutefois le secrétaire d'État à reprendre sa décision et à prescrire que seules devaient être acquises "les parcelles sur lesquelles des travaux avaient été exécutés ou des matériaux avaient été stockés". Il ne s'agissait plus que d'à peine 7 ha… appartenant à trois propriétaires. L'un d'entre eux refusant désormais de vendre son terrain à l’Administration, ordonnance d'expropriation fut rendue à son encontre par le président du tribunal civil de Caen en octobre 1944. Réquisitionnés pour le compte des Alliés après le départ des Allemands, les terrains non acquis constituant l'ancienne future base aéronavale furent autorisés en août 1945 à être remis en culture par leurs propriétaires. Les immeubles édifiés sur les parcelles acquises par l'État menaçant ruine, ces parcelles seront finalement remises aux Domaines pour aliénation en mai 1952. |
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