Terrain privé créé par l’ingénieur Potez, constructeur d’avions et originaire du pays, l’aérodrome d’Albert - Méaulte fut "agréé" et "ouvert à la circulation aérienne publique" en décembre 1927, avant donc que le décret du 12 octobre 1933 n’ait formellement associé ces deux sanctions.

Restés inchangés en 1939, les 35 ha de la configuration d’origine du terrain (aplat bleu sur la carte) n’offraient pas les longueurs d’envol que nécessitaient alors les essais en charge des appareils construits par la Société nationale des constructions aéronautiques du Nord, à qui l’usine avait été remise après sa nationalisation. Aussi le ministre de l’Air prescrivit-il en août 1939 d’occuper temporairement puis d’exproprier, dans le cadre des décrets-lois du 30 octobre 1935 , 9 ha au nord-est et 17 ha au sud (aplats orangés sur le plan) de manière à porter à 900 m et 1.000  m les deux longueurs d’envol généralement utilisées.

Destinés à permettre le creusement de tranchées-abris pour les personnels de la S.N.C.A.N., douze autres hectares bordant au nord et à l’ouest les installations industrielles (ensemble  hachuré en orange sur le plan) furent également visés par cette décision.

Durant l’occupation de l’usine par les Allemands, les terrains constituant l'aérodrome se trouvaient dans une zone abandonnée par la culture - neuf bombardements intervinrent entre 1940 et 1944 - de sorte que personne ne s’inquiéta du règlement des acquisitions non soldées.

La Société nationale ayant repris possession de son usine à la Libération, le ministre de l’Air prescrivit dès août 1945 l’établissement, plus au sud et hors emprise de l’ancien aérodrome, de deux pistes revêtues de 1 300 m x 50 m d’orientations respectives E  / O et N-O / S-E. Cette décision ôtait toute justification à ce que soient régularisées les acquisitions pendantes depuis 1939.

Tandis que la direction de l’usine faisait connaître les terrains qu’elle entendait conserver sur l’ancien site de Méaulte, une nouvelle décision du ministre de l’Air prescrivit que ceux qu’il convenait d’acquérir devraient l’être, pour chaque piste, sur une largeur de 50 m + (2 x 125 m).

Une troisième décision ministérielle prescrivit enfin en avril 1947 que devait être également acquise une bande de 50 m de largeur destinée à recevoir la voie de circulation reliant la plate-forme de Méaulte à l’extrémité nord-est de la seconde piste.

Finalement les travaux d’aménagement de l’aérodrome d’Albert - Bray ne seront déclarés d’utilité publique qu’en décembre 1950. Ils se limiteront toutefois à la réalisation de la piste est-ouest.