Calais - Dunkerque
LFAC
(Département du Pas de Calais)
*
Connu sous le nom d'aérodrome de Marck en Calaisis, il s'agit maintenant de l'Aéroport International Calais-Dunkerque.
Le premier aérodrome de Calais date du 12 septembre 1913 avec l'utilisation d'une étendue en herbes comme simple piste d'atterrissage au lieu dit Beau Marais . Cet ancien terrain se trouvait à l'emplacement de la zone industrielle actuelle qui se trouve à l'Ouest de Calais. Cet aérodrome sera utilisé ensuite durant la première guerre mondiale par les Belges et les Britanniques.
La région avait déjà inscris son nom dans l'histoire comme lieu de départ pour les tentatives de traversée de la Manche avec l'échec de Hubert Latham le 19 juillet 1909 prés de Sangatte et le succés de Louis Blériot le 24 juillet suivant décollant du lieu-dit '' les baraques'' sur le territoire de la commune de Sangatte. Blériot ne décolla pas du lieu-dit '' Blériot plage '' cet emplacement n'a reçu ce nom qu'en 1936, juste aprés sa mort pour lui rendre hommage.
Ce terrain eut encore son usage pendant la guerre 14/18 pour l'aviation. Il servit de base à une escadrille de bombardiers , qui avait implanté des camps de toile pour accueillir le personnel. Ce camp fut le théâtre d'un tragique accident . Un avion du type "Voisin" piloté par un second maître du nom de Marcoing et son matelot Dubois, au retour d'un raid de bombardement , capota à proximité du terrain d'atterrissage. L'appareil, prit dans les remous d'un vent violent fut complètement incendié , les aviateurs affreusement carbonisés . . Le terrain d'aviation, que l'on appelait chez nous la plaine Blériot, devait disparaître ensuite. Il servit après guerre aux troupes du 110 ème régiment d'infanterie stationné à Calais, qui ouvrirent des tranchées pour leur "entraînement" ! Information transmise par Jules Boulart
La création de l'aérodrome de Marck en Calaisis date de juillet 1936 avec la décision d'y implanter une zone de 117ha pour l'usage militaire. Il faudra attendre le 15 juin 1937 pour que le ministre de l'air approuve le projet et que commence les premiers travaux d'infrastructures.
Lors de la déclaration de guerre en 1939, l'aérodrome verra le déploiement d'unités de l'Armée de l'Air, en particulier le GC II/8 du 21 décembre 1939 au 20 mai 1940 avec ces Bloch 152.
extrait du site http://www.cieldegloire.com
D'autres unités seront également présentes en mai 1940, provenant de l'Aéronautique Navale comme la F1C avec des Potez 631 cédés par l'Armée de l'Air.
Etude de Lionel Persyn concernant cette plate forme d'opération en 1939-1940
Cette base a la particularité d'être partagée en 1939 et
1940 par l'Aéronautique navale et l'Armée de l'Air.
Dès septembre 1939, l'escadrille de
chasse AC1 commandée par le lieutenant de vaisseau Ferran, en provenance de Querqueville
près de Cherbourg, arrive à Marck avec ses antiques Dewoitine 376. Elle n'y
reste que quelques jours.
Le 21 novembre, le GB I/35 du
Cdt Soureya se pose sur le terrain un quart d'heure avant le passage d'un
Heinkel 111 qui ne se prive pas de photographier les installations. Ce groupe
déménagera à peine un mois plus tard pour St Omer.
Fin décembre 1939, le Groupe
de Chasse II/8, dirigé par le Cdt Guibon-Guilhem et équipé de vingt bimoteurs
Potez 631, arrive petit à petit, à cause d'une météo peu favorable, à Calais. A
l'époque, les aménagements de la piste ne sont pas légion, et le camouflage des
avions n'est possible que le long d'un petit bosquet au nord. Il existe alors
un petit hangar camouflé, trois soutes à essence enterrées, et deux abris
cimentés pour le central téléphonique.
La décision de transformer le GC II/8 sur monomoteur Bloch 152 est prise au
même moment, et quelques exemplaires sont mis à la disposition du groupe petit
à petit début 1940. Les effectifs atteindront dix-neuf appareils au 10
mai 1940,
dont onze disponibles.
Début janvier 1940,
l'escadrille de
chasse AC1 est de retour. Elle récupère les Potez 631 du GC II/8, mais à cause
des températures glaciales, de la neige, de la boue qui recouvre la piste, les
pilotes ne peuvent s'entraîner que quelques jours. A la fin du mois, ils
partent dans le sud poursuivre la transformation. Seul le GC II/8 reste donc à
Calais-Marck tout l'hiver, mais n'aura qu'une activité très réduite pendant le
mois de février. Le commandant Ponton d'Amécourt en prend la direction à partir
du 31 janvier.
Le 6 mars 1940, les
escadrilles AC1 et AC2 de l'Aéronautique navale sont regroupées pour former la Flotille F1C qui sera
stationnée à Marck sous les ordres du capitaine de corvette Jozan. Equipées
chacune de douze bimoteurs Potez 631, elles cohabitent dès lors avec les Bloch
du GC II/8.
Le 10 mai 1940,
les bombardiers de la
Luftwaffe se font entendre avant l'aube dans le Calaisis. A
4h15, trois Bloch de la 3ème escadrille du GC II/8 sont mis en route, mais un
seul, moins récalcitrant, parvient à décoller. Quatre Potez de l'AC2 s'envolent
également avant que les bombes ne commencent à tomber. Les dégâts seront
minimes pour la piste, opérationnelle avant midi, et les avions de la
Flotille de chasse. Mais il n'en est pas de même pour le GC
II/8. Les huit Bloch 152 de la 3ème escadrille, rassemblés à l'est du terrain,
sont plus ou moins gravement touchés au cours d'une passe de mitraillage, et
quelques mécaniciens sont tués. Trois appareils au moins sont irrémédiablement
détruits. Maigre compensation, le sergent-chef Honorat, le seul à avoir pu
décoller, descend un Heinkel 111 en collaboration avec un Morane du GC III/1.
Dans la journée, un Potez de
l'AC2 se voit également confirmer la chute d'un Junkers 52 près du port de
Calais, tandis que deux pilotes de l'AC1 descendent en collaboration un Heinkel
111 à proximité du terrain. Vers 21h00, le terrain est la cible d'un nouveau
bombardement, mais celui-ci n'a pas de conséquences.
Le lendemain, une dizaine de
pilotes du GC II/8 partis la veille chercher des appareils en renfort,
reviennent de Châteaudun avec de nouveaux Bloch 152. Conjointement, la F1C et le II/8 participent
jusqu'au 13 mai à des missions de protection de convois maritimes en Mer du
Nord. Le 11 mai, les Potez de la F1C
obtiennent une victoire sûre et deux probables sur des Heinkel 111, mais les bimoteurs français montrent leurs limites devant les
Messerschmitt 110 de protection qui interviennent et en descendent deux coup
sur coup.
Le 13 mai, l'escadrille AC2
touche six Bloch 151 ramenés d'Orly, mais l'un d'entre eux est contraint de se
poser train rentré sur la piste.
Du 14 au 17 mai, le GC II/8
est mis à la disposition du Groupement de Chasse n°25 de l'Armée de l'Air. Dès
lors, il utilise le terrain de travail de Maldeghem, en Belgique, pour opérer
aux Pays-Bas. Le plus souvent, les chasseurs s'y posent à l'aller pour
compléter les pleins, et rentrent directement à Calais au retour. Ils
remportent encore deux victoires sûres sur des Heinkel 111 le 14 mai, mais
déplorent pendant cesquelques jours la perte de cinq Bloch.
Le 16 mai, un Potez de l'AC2
revendique un Heinkel 111 au large d'Ostende, et le 17, c'est un pilote de
l'AC1 qui se distingue de la même manière au cours d'une mission d'escorte de
LN 401 sur le sud des Pays-Bas.
Le 18, la F1C
et le II/8 agissent de nouveau en collaboration. Au cours de la protection d'un
convoi maritime au large d'Ostende, deux Heinkel 111 sont abattus par les Bloch
du II/8. De leur côté, deux Potez 631 de l'AC2 attaquent une formation de Stuka
à Nieuport, en descendent chacun un, avant que des Messerschmitt 110 ne leur
fassent subir le même sort.
Les allemands se rapprochent
mais la confirmation de l'ordre d'évacuation tarde à venir. Il ne parvient qu'à
l'aube du 20 mai pour le GC II/8. Deux Bloch 220 de transport effectuent
plusieurs fois la navette dans la journée pour emmener les pilotes sans avion
et quelques mécaniciens, tandis que les quinze Bloch 152 rejoignent
Villacoublay.
Les appareils de la F1C sont pour leur part évacués
encore plus tard, le 21 dans l'après-midi, vers Querqueville près de Cherbourg.
Dans les deux cas, il était de toute façon trop tard. Les échelons roulants des
deux unités seront fait prisonniers quelques jours plus tard sans avoir pu se
replier.
Sources :
AVIONS, Hors-série n°1 : L'Aéronautique navale française de septembre 1939 à
juin 1940, par L. Morareau.
Collection Histoire de l'Aviation n°13 : Le Bloch MB-152, par S. Joanne
Aéroéditions : Ils étaient là, par J. et P. Martin
- Lionel Persyn - juin 2008 -
La période allemande
Occupé dés l'armistice par la Luftwaffe, les allemands vont entreprendre trés rapidement la construction d'une piste d'envol en béton de 700m sur 40m avec des Rollstrasse menant à des zones de dispersion au Nord et au Sud du terrain.
Utilisé dés le début de la bataille d'Angleterre, présence des unités suivantes :
( source '' Les pertes de la chasse de jour en France '' - Pierre Watteeuw)
- I.(Jagd)/LG 2 du 13 août au 5 novembre 1940
- retour du I.(Jagd)/LG 2 du 26 décembre 1940 au 30 mars 1941
- II.(Schlacht) LG 2 du 6 septembre 1940 au 29 mars 1941
- Stab JG 52 du 13 février au 29 mars 1941
- Stab JG2 du 12 au 14 février 1942
- I./ JG 2 du 8 au 14 février 1942 ( avant de quitter la France pour Katwijk aux Pays Bas)
- II./ JG 2 du 8 au 18 février 1942
Cet aérodrome sera ensuite abandonné au début de l'année 1944 aprés destruction des installations..
La période d'Aprés guerre
En septembre 1953, les installations remises en état sont de nouveau ouvertes à la circulation aérienne avec agrandissement des pistes et construction d'un nouvel aérogare. L'activité reprend avec l'inauguration le 4 juillet 1954 comme aéroport international.
De nos jours
La piste actuelle de l'Aéroport International est construite au Sud de l'ancienne piste allemande qui est encore visible ainsi que plusieurs zones de dispersion. Une étude sera réalisé ultérieurement pour vous présenter un reportage sur ces vestiges.
L'activité est aujourd'hui centrée sur l'aviation civile avec un modeste traffic international. Trois aéroclubs ont leur siége sur le site.
Siteweb de l'aéroport international Louis Blériot http://aeroport.calais.free.fr/index.php
Aéroclub de Calais http://aeroclub.calais.free.fr/
Aéroclub de la côte d'Opale http://acb.cotedopale.free.fr/
Association Aéronautique Louis Blériot http://www.aalb62.fr/accueil.html
Voir également le site de Xavier Cotton http://passiondesavions.blogspot.com
et sa page sur l'aéroport de Calais-Dunkerque : http://passiondesavions.blogspot.com/2008/02/calais-dans-les-annes-1970.html#links
*
Nous sommes à la recherche de toutes informations sur l'historique de cet aérodrome afin de compléter notre page.
Merci pour votre aide.
*
31 août 2008, grande fête aérienne